Ma trop brève histoire d’amour avec Léonora Miano
Chère Léonora Miano,
Cette lettre pour vous informer que je vous quitte. Notre histoire d’amour s’arrête là. À la page 54 de votre nouveau roman, Impératrice Rouge, que vous avez voulue histoire d’amour « qui marche avec un type qui est beau qui a réussi ses objectifs, avec un type qui ne ment pas, qui fait ce qu’il dit, un type que vous n’avez encore jamais rencontré » (1).
Vous l’avez située dans un contexte géopolitique anticipé, l’année 2124. Autant dire demain, dans une Afrique unifiée (Le Katiopa) où les Fulasi (Français) viennent se réfugier.
Léonora, comment vous dire à quel point cette idée de porter un regard critique inversé sur le nationalisme français, ses dérives passées et contemporaines, sa domination épistémologique toujours présente m’intéressait de très près. Ce sont des thèmes qui me sont chers. En tant qu’homme et en tant qu’auteur. L’envie de vous lire offrait donc à mon premier regard sur cette œuvre une énergie puissante, empreinte d’une curiosité qui ne demandait qu’à se muer en émerveillement, car je vous lisais pour la première fois.