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Les Chroniques

La Styx Croisières Cie (IX) Septembre 2019 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 31 Octobre 2019. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Ère Vincent Lambert, An I

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

« On empile les nobles dans la trappe.

Père Ubu : Dépêchez-vous plus vite, je veux faire des lois maintenant.

Plusieurs : On va voir ça.

Père Ubu : Je vais d’abord réformer la justice […].

Plusieurs magistrats : Nous nous opposons à tout changement.

Père Ubu : Merdre. D’abord les magistrats ne seront plus payés.

Magistrats : Et de quoi vivrons-nous ? Nous sommes pauvres.

Père Ubu : Vous aurez les amendes que vous prononcerez et les biens des condamnés à mort.

Projet Grèce, Lisiane Durand (par Marie du Crest)

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 30 Octobre 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Théâtre, Espaces 34

Projet Grèce, Lisiane Durand, Editions espaces 34, septembre 2019, 90 pages, 15 €

 

J’aime les Grecs. J’aime La Grèce. Son continent et ses archipels. La Grèce est notre mère patrie, celle du théâtre, de la philosophie et de la poésie européenne. La Grèce antique et contemporaine.

Jacques Lacarrière en personne avait découvert la terre grecque d’abord en étudiant « classique » mais il y revint toujours en amoureux des vivants.

Je passai l’été 2015 entre la Grèce et la Turquie, témoin des itinéraires clandestins et dangereux des familles syriennes chassées de chez elles par la guerre, tentant de gagner les premières îles grecques, portes de l’Europe. Lisiane Durand, jeune diplômée de l’Ensatt, ouvre son texte Projet Grèce justement sur la période comprise entre le 15 juin et le 15 juillet 2015. La Grèce connaît alors une crise financière, économique et politique sans précédent. Le pays est montré du doigt par les instances européennes et mondiales comme le FMI. L’Allemagne devient la bête noire des Grecs : le pays puissant qui veut l’abattre.

La Littérature selon Bartre (par Yazid Daoud)

, le Mercredi, 30 Octobre 2019. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Lors d’une causerie avec un ami, nous parlions de la définition de la littérature selon Barthes et Jean-Paul Sartre. En parlant, je dis « c’est ça l’idée de Bartre ». Un lapsus associant les deux noms. Ce jour-là, j’ai promis à mon ami d’écrire un texte intitulé La littérature selon Bartre.

S’il y a une chose qui a préoccupé les théoriciens de la littérature, c’est la définition même de la littérature. « Littérature » cela signifie exactement « chose écrite », mais la littérature telle que nous la connaissons, telle que nous l’admirons, est-ce tous les écrits ? N’importe quel écrit ? Certains théoriciens n’ont pas pu déceler des caractéristiques précises et spécifiques à la littérature. Jonathan Culler écrit « On pourrait conclure que la littérature n’est rien d’autre que ce qu’une société donnée traite comme littérature ». Et Northrop Frye avoue : « nous n’avons pas de vrais critères pour distinguer une structure verbale littéraire d’une qui ne l’est pas ». Pour lui, la littérature change selon les époques et les sociétés, elle n’a donc pas de spécificités. C’est la raison pour laquelle Northrop Frye élargit la littérature à tout ce qui relève de l’expérience verbale (roman, récit, chanson…). Est-ce là un défaitisme de la part de ces théoriciens ? La littérature n’a-t-elle donc aucun être ontologique ?

Danses du destin, Michel Vittoz (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Mardi, 29 Octobre 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Danses du destin, Michel Vittoz, Quidam, Coll. Les Âmes Noires, octobre 2019, 241 pages, 19 €

 

J’avoue ne pas être grand clerc en romans noirs et policiers, et je n’avais encore rien lu de Michel Vittoz. J’ai choisi avant tout ce livre par intérêt pour l’éditeur, Quidam, dont j’ai apprécié plusieurs parutions.

Si l’on veut résumer l’histoire en un mot, on dira que c’est un parricide. La victime est Jacob Lowenstein qui « avait fait des tas de trucs pendant la guerre ». Le coupable, Nathan. Mort violente avec intention de la donner, mais sans savoir que c’était son père, dirait l’homme de justice qui, en son temps, avait ouvert le procès d’Œdipe.

Un thème qui paraît hanter Michel Vittoz, homme de théâtre et donc porté vers la tragédie, puisqu’il avait déjà écrit, il y a près de trente ans, Œdipe à Paname. L’envie de ressusciter leurs personnages tente parfois les écrivains.

Les Pleurs, Marceline Desbordes-Valmore (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Octobre 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Les Pleurs, Marceline Desbordes-Valmore, Garnier-Flammarion, septembre 2019, présentation Esther Pinon, 304 pages, 9 €

 

Cendres

L’édition des Pleurs de Marceline Desbordes-Valmore publiée grâce au travail d’Esther Pinon chez Garnier-Flammarion s’organise en deux temps : tout d’abord la présentation des textes de la poétesse douaisienne et un appareil critique très fourni, ce qui met ce recueil à portée des étudiants, et de l’autre, le corps du texte qui paraît en 1830, année charnière du romantisme. Est-ce l’expression de ce que Verlaine appelait une « poète maudite » ? Quoi qu’il en soit, c’est un livre important et qui a fait réagir de grandes figures des lettres françaises, à l’instar de Lamartine par exemple.

Du reste, la langue, ici, est soutenue, faisant référence à l’univers personnel de la poétesse, en ne négligeant rien d’une versification savante et audacieuse. Et encore, sur des thèmes variés, seulement liés par le principe des larmes. Ainsi, que l’on déplore avec l’écrivaine l’ancien amour perdu et devenu impossible, autant que des sujets plus factuels, tout y est d’une même intensité, même si le premier tiers de l’ouvrage est plus tendu vers un but : magnifier l’amour par les larmes. C’est d’ailleurs cette partie qui m’a beaucoup intéressé et motivé à parcourir ce recueil devenu historique.