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Les Livres

Malraux maintenant – Pascal Louvrier (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 27 Novembre 2025. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Le Passeur

Malraux maintenant – Pascal Louvrier – Préface de Daniel Rondeau – Le Passeur éditeur – 280 p. – 17 euros – 16/10/25. . Ecrivain(s): Pascal Louvrier Edition: Le Passeur

 

« Nous avons besoin de Malraux et de ses fulgurances, bercées de songes et de visions panoptiques où il serait loisible de retrouver le visage de ce que nous sommes. »

Daniel Rondeau – Préface

« Il fut opiomane, but beaucoup de whisky, fut accusé de mythomanie – terme incorrect, repris par ses détracteurs. On le voit, Malraux ne chercha jamais l’apaisement, mais la prophétie qui regarde le soleil en face. Or, notre époque refuse l’intrusion de l’irrationnel. »

Pascal Louvrier – Malraux maintenant

Kalila et Dimna, Abd Allah ibn al-Muqaffa (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 27 Novembre 2025. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Contes

Kalila et Dimna, Abd Allah ibn al-Muqaffa, Trad. Geneviève Rossignol et Yasser Omar, Editeur : Albouraq – juin 2011, 368 pages, 17 €

 

La lecture de ce texte indien transcrit en arabe au VIIIe siècle est un bonheur, une découverte, une aventure intellectuelle, philosophique et poétique préfigurant, dit-on, les œuvres d’Al Farâbi et d’Avicenne (Ibn Sînâ).

Le livre commence par une quinzaine de pages racontant (ce qui constitue déjà, en soi, un véritable roman) la vie et l’œuvre de celui qui l’a traduit de l’hindi en arabe, le philosophe persan mazdéen Rawzabat ben Dazawaybe, connu dans le monde islamo-arabe sous le nom d’Abd Allah ibn al Muqaffa pour l’ensemble de son œuvre.

 

« Nous pouvons dire qu’Ibn al-Muqaffa est le premier réformateur social ».

Lettres à la Bien-aimée, Thierry Metz (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 26 Novembre 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Gallimard, En Vitrine, Cette semaine

Thierry Metz, Lettres à la Bien-aimée, Poésie/Gallimard, 2025, 400 p. Edition: Gallimard

 

I. PUISQU'IL ME FAUT ALLER JUSQU'AU PUITS

Qu'un homme naufragé, brisé par un deuil, consacre à l'écriture, au feuillet, à la page, tant de poèmes, c'est le signe que, grâce à elle, il pourra remonter du puits où il est enfoui.

L'homme que "Sur la table inventée" ou "Entre l'eau et la feuille" décrivent, "nomade de ton souffle", qui n'a "le souci/ que toucher/ un peu d'herbe", recueille en très brefs poèmes les pulsations de vie "dans ton livre".

Au centre d'une nature que le poète ou le manoeuvre connaît par des voies singulières, il fait de tout ce qui est vu, senti, aimé, palpé, une "écriture, /une langue appelée nulle part".

Il se sait dormeur de tant de choses à dire, passant "derrière les feuilles", "dans la chambre dormante".

Les poèmes tombent en gouttes d'or, "frondant la langue".

Punk altitude, Petit traité de spiritualité destroy, Bertrand Pavlik (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mercredi, 26 Novembre 2025. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Punk altitude, Petit traité de spiritualité destroy, Bertrand Pavlik octobre 2024, 126 pages, 7 € Editeur : Dandelion

Punk altitude, à l’image d’une distorsion de guitare, nous convie dans une réflexion philosophique sur le punk, le rock, mais aussi sur la musique en général. La musique aurait-elle la magie de nous faire philosopher à notre insu ? On a longtemps dénié une spiritualité au rock, à cause de son agitation, ses révoltes désaccordées et ses cris chaotiques, mais toute musique est le miroir d’une partie cachée du « Cosmos ». Si l’on reprend la célèbre dichotomie de Nietzsche et de la mythologie grecque, la musique peut tout autant refléter l’harmonie d’Apollon, que notre ombre avec Dionysos dans un délire extatique. Etymologiquement « extase » signifie en grec, sortir de soi. Comme le suggère Bertrand Pavlik, le rock a ce pouvoir transformateur, de nous faire dépasser nos limites, tout en nous redonnant une place dans le monde.

Exister de vivre suivi de Bribes du dehors, Stéphane Juranics (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 26 Novembre 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Exister de vivre suivi de bribes du dehors, Stéphane Juranics, La Rumeur libre éditions, septembre 2025, 288 pages, 19 euros

 

Poète de la profondeur et ami du silence, doté d’un grand sens de l’observation, Stéphane Juranics, dans « Exister de vivre », affirme que « le seul sens de la vie est de chercher le sens de la vie ». Animé de cette quête, il se montre attentif à la beauté où qu’elle se trouve, là où elle se laisse cueillir. Nul besoin d’aller à l’autre bout du monde pour s’émerveiller du quotidien… Il suffit d’ouvrir son âme comme les volets d’une chambre, se laisser griser par « la houle des rideaux », par la rosée sur le corps de l’aimée, « humant l’éveil de la ville », par le « vertigineux miracle » d’un ciel étoilé.

Inlassablement, le poète « écoute ce qui ne s’entend pas », prenant ainsi « conscience de la vie jusqu'à ses moindres cellules », mais aussi, et c’est plus douloureux,  « jusqu'à ses moindres germinations de mort ».

Cette découverte s’accompagne parfois d’un sentiment de « terrifiante solitude », celle des « arbres que le vent rend seuls à jamais », mais elle est source d’inspiration, car « quelque chose nous appelle au-dehors et ne se pense qu'en nous ».