Après Rachilde, femme de lettres du 19ème siècle surnommée « Mademoiselle Baudelaire », et Georges Despaux, figure énigmatique de la seconde guerre mondiale, Cécile Chabaud se glisse dans la peau de l’unique femme médecin française à avoir affronté la noirceur de la Grande Guerre. Nicole Girard-Mangin, cette femme médecin, au regard et tempérament d’acier, même pas ébranlée par un éclat d’obus, ravive les flammes d’un féminisme engagé pour le bien de l’humanité.
Être la « femme de » est-ce un destin respectable pour une femme ? Nicole Mangin aurait pu se vautrer dans l’oisiveté, l’opulence, virevolter dans les bals, fermer les yeux sur les infidélités de son mari, mais elle sentait qu’elle s’éloignait d’elle-même. Cette vie faussement facile l’aurait menée infailliblement vers un affadissement de son être. Elle se sentait « remisée dans les petits salons ou les jardins d’hiver, avec ceux qui ne savent pas prendre la lumière ».