Hommage à la beauté du monde, baume sur la souffrance des vivants, voilà ce qui transparaît dès les premières pages de ce recueil, à travers « la coulée de lumière » des mots dans leur « trame bleue ».
« Les ailes de l’aigrette blanche / si faites de pigments naturels / reflètent naturellement la lumière / par la magie du Ciel ».
Cette vision esthétique, contemplative de la nature est, semble-t-il, un refuge, une échappatoire à la douleur indicible de la perte des êtres chers.
L’auteure compare la « Parole poétique, abandonnée aux dieux, mais révélée hors du silence », à la Parole d’Eurydice retrouvée qu’Orphée tente de remonter des Enfers grâce au pouvoir de son chant.
Dans le cas de la poète, il semblerait qu’il s’agisse, non de remonter une femme des Enfers, mais de ressusciter le souvenir d’un être cher, en l’occurrence sa mère, avec, comme « madeleine de Proust », le parfum des violettes de l’enfance.