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Les Livres

Avant cela, il y avait l’ombre, Maria João Cantinho (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mardi, 03 Septembre 2024. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Avant cela, il y avait l’ombre, Maria João Cantinho, Jacques André éditeur, Coll. Poésie, juillet 2024, édition bilingue, trad. portugais, Cécília Basílio, Patrick Quillier, 136 pages, 15 €

 

« Il est un pays ancien qui s’est blotti en moi

un pays dont je n’ai aucun souvenir

sinon de moi enfant, une langue

de soleil et d’eau collée à ma peau,

qui veut obstinément être du temps en moi,

qui veut être bouche, qui cherche l’ouverture,

qui s’écoule entre les fentes de la mémoire,

tel un oiseau aux ailes brisées.

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 02 Septembre 2024. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Carnets du dessert de lune

Un jour plus loin dans le jour, Thierry Pérémarti, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, janvier 2024, 60 pages, 7 € Edition: Carnets du dessert de lune

 

Une écriture du flux… celui du souffle existentiel tout à son épure, parcourt ce recueil de Thierry Pérémarti publié aux éditions des Carnets du Dessert de Lune. Écriture du flux au sens où l’onde d’un mouvement semble porter et entraîner ici l’écriture du poète en marche vers l’inconnu au contact des aléas (« l’aléa de l’air / qui veut et va »). Comme un appel d’air parcourt le canevas de chaque poème composé au maximum de 32 mots et de 5 strophes, contrainte formelle dont le cadre augmente la profondeur des paysages entrevus par le lecteur et l’Infini du souffle poétique. « Frayer l’espace / et marchant sur le fil », le poète se tient et tient en équilibre ses mots « rameutant sentences, néant / sous tension », maintenant la mesure entre la contrainte qui emprisonne et l’appel au vif pour sortir du jour « irrespiré » (irrespirable : l’écriture a eu lieu lors du confinement de la crise sanitaire), afin de s’en extraire sans trébucher.

La Forge #1 octobre 2023, La forge #3 juin 2024, Revue de poésie (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 02 Septembre 2024. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Revues

La Forge #1 octobre 2023, La forge #3 juin 2024, Revue de poésie, éditions de Corlevour, 22 €

 

Revue buissonnante

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Je chronique peu les revues, néanmoins j’en connais le labeur et le besoin de diversité – dirigeant moi-même une revue papier. Ici, je suis en terrain connu avec les numéros 1 et 3 de la revue de poésie La Forge. D’ailleurs, dès les premiers mots de l’éditorial de Réginald Gaillard de la première livraison de ce périodique, l’on voit se dessiner un propos : faire de la poésie une affaire d’inclusion et de correspondance des affects et des styles littéraires ; « Encore faut-il, quand même l’intention serait juste et louable, que cela sonne juste. Là est la seule limite qui tienne », nous dit-il.

Ténèbres, Thomas Bernhard (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 30 Août 2024. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Anthologie, Editions Maurice Nadeau

Ténèbres, Thomas Bernhard, Maurice Nadeau Poche, juin 2024, trad. Claude Porcell, Jean De Meur, 131 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): Thomas Bernhard Edition: Editions Maurice Nadeau

 

La Maison Maurice Nadeau réédite en sa Collection Poche cette compilation de discours et d’entretiens de Thomas Bernhard publiée initialement chez le même éditeur le premier octobre 1986. L’ensemble réunit cinq discours, une auto-interview, un long entretien avec le journaliste autrichien André Müller (1946-2011) et une Chronologie réalisée par Claude Porcell.

* Le Froid augmente la clarté (1965)

Dans cette allocution prononcée à l’occasion de la remise du Prix de Littérature de la Ville Libre de Brême, Bernhard oppose l’univers enchanté des Musiciens de Brême, ce conte local rendu célèbre par les frères Grimm, à ce qu’est devenue, selon lui, l’Europe qui « il y a cinquante ans encore […] était un vrai conte de fée » :

Voix sous les voix, Angèle Paoli (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 30 Août 2024. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie, Al Manar

Voix sous les voix, Angèle Paoli, Al Manar éditions, juin 2024, belles peintures de Marie Herber, 64 pages, 18 € . Ecrivain(s): Angèle Paoli Edition: Al Manar

 

Ce livre est non seulement un beau recueil de poésies et de peintures abstraites très colorées, il est également un hommage soutenu et fervent à l’écriture et au destin de plusieurs poètes et écrivaines, disparues suite à des suicides ou morts violentes.

Se glissant dans la peau de voix aimées, notre chère poète de Canari prend appui sur les textes des défuntes pour en donner une nouvelle lecture, grâce à sa voix personnelle, réussissant à renouveler son « je ».

Parler au nom des autres est un fameux défi que la poète remplit sans problème : sa voix épouse d’autres voix, celles de V. Woolf, de Marina Tsvetaïeva, de S. Plath, d’A. Pizarnik, d’Amelia Rosselli, d’I. Bachmann.

Il s’agit d’épouser aussi la douleur constante que ces écrivaines ont sans cesse ressentie lors de leurs parcours, souvent fulgurants : une vraie difficulté de vivre, avec soi, avec les autres, avec le tourment infernal du mal être dans un monde trop grand pour elles.