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Les Livres

Une maman, Mathieu Lavoie (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 03 Juillet 2024. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse, Seuil Jeunesse

Une maman, Mathieu Lavoie, Seuil Jeunesse, mai 2024, 24 pages, 10,90 € Edition: Seuil Jeunesse

 

Le bébé et le chien

Ce très bel imagier jeunesse cartonné a été entièrement conçu par Mathieu Lavoie, auteur, illustrateur, designer graphique, et directeur artistique québécois. À l’instar du Petit Prince, un garçonnet aux joues roses invite l’illustrateur à lui dessiner une maman. Et pour ce, voilà le bambin à califourchon sur une monture inhabituelle. Tous deux vont traverser des paysages divers et même franchir des rivières. Ce périple est long et fatigant car c’est une grande aventure que d’arriver à terme…

Le livre est enrichi d’une iconographie de grande qualité. Le dessin est magistral, composé d’éléments simples, délicats. Ainsi, les attitudes, les mouvements et les expressions sont rendus grâce à l’efficacité des moyens artistiques. Le fond blanc est très contemporain, et permettra aux tout jeunes enfants d’aborder le dessin non pas comme une surenchère mais comme une composition autonome, dépouillée.

Le « vrai » métier des philosophes, Nassim El Kabli (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 03 Juillet 2024. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Le « vrai » métier des philosophes, Nassim El Kabli, Fayard/France-Culture, mai 2024, Préface Francis Wolff, 284 pages, 16 €

 

Montaigne était maire, Spinoza polisseur de verres, Bergson diplomate, Epictète esclave, Marc-Aurèle empereur ; Rousseau fut copiste de musique, Simone Weil ouvrière, Cicéron avocat… tous ces si divers métiers ne les ont pas empêchés d’être philosophes. Mais trois questions viennent aussitôt : ces métiers leur ont-ils, positivement, permis d’être philosophes ? Puis : l’activité philosophique même (indépendamment des professions de professeur, vulgarisateur ou historien de la philosophie) peut-elle être considérée comme un métier ? Enfin, comment comprendre l’indiscutable présence dans la réalité (et dans ce livre) d’authentiques philosophes par ailleurs cycliste professionnel (Guillaume Martin), braqueur de banque (Bernard Stiegler), interprète pop (Agnès Gayraud, sur la scène musicale : La Féline), ou réparateur de motos (Matthew Crawford)… : le pur et simple « métier de vivre » (dont parlait Pavese) du compétiteur, du délinquant, de l’autrice-compositrice-interprète, du médecin des moteurs… ouvre-t-il donc sûrement à l’étrange occupation de faire « vivre la pensée » (comme dit Comte-Sponville) ?

Un Temps de fête, Guillaume Decourt (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 02 Juillet 2024. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, La Table Ronde

Un Temps de fête, Guillaume Decourt, La Table Ronde, septembre 2024, 92 pages, 14 € Edition: La Table Ronde

 

Récit

Il est singulier de parcourir une vie imaginée à l’aide d’un poème, fût-il en prose. Car c’est le récit qui porte le lecteur à chaque moment de chaque petit récit où le héros semble un autre lui-même. Ainsi, il faut bondir d’une histoire à l’autre. Contes imaginaires et profonds.

Nous n’avons pas d’enregistrement. J’ai retenu les écrevisses, les truites dans le trou des étoiles, le couvre-chef colonial, les soldats allemands dans les rues du Vieux-Nice, la nage libre dans la rade de Villefranche, le sanatorium, la chasse, la cabane dans les branches, le lièvre qu’on écorche lentement, le sang sur le torse des hommes, le sonnet de Heredia. Le timbre de la voix.

Saison nocturne, Journal poétique sur l’écriture créative, Manon Aline (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mardi, 02 Juillet 2024. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Poésie, L'Harmattan

Saison nocturne, Journal poétique sur l’écriture créative, Aline Manon, L’Harmattan, mars 2024, 88 pages, 13 € Edition: L'Harmattan

« Breuvage

Il n’y a rien de tel que le goût retrouvé

De la créativité

Petit poison sucré

D’un invincible désir »

Et si vous décidiez dès demain de vous offrir un carnet Moleskine ou ceux en trompe-l’œil avec des titres de romans célèbres pour créer un journal intime poétique et renouer avec votre soi créatif. Ecrire juste pour vous, pour vous surprendre, recréer un espace intime du « goût retrouvé ». C’est ce que propose Manon Aline dans sa Saison nocturne, un voyage court mais précieux sur l’art de recréer sa vie avec la poésie. N’est-ce pas le plus beau voyage que l’on peut offrir à son âme d’enfant ?

Ses semelles sont d’écorce, Laurence Fritsch (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 02 Juillet 2024. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Ses semelles sont d’écorce, Laurence Fritsch, Bleu d’Encre Éditions, 2024 (Ill. Cécile A. Holdban, Préface Patrick Devaux), 104 pages, 15 €

 

Les ponts vivants ou ponts de racines vivantes se construisent ingénieusement à mains nues, aériennes, par des hommes du quotidien en prise avec les lianes aléatoires de la Vie passante, passagère, aventurière ou qui tente de s’extirper de l’ornière soporifique des habitudes comme on se force à sortir de sa zone de confort pour ne pas se résigner, se laisser aller. Les ponts vivants s’édifient par la force minérale et lumineuse des arbres aux racines aériennes et si, pour parler du poète/du baroudeur, rêveur ou bourlingueur, ces « semelles sont d’écorce », c’est que les marches du promeneur de l’existence que nous sommes, nos pas, nos traversées, soulèvent autant la terre qui nous habite et nous porte, que le ciel appelle l’air libre de ses racines. C’est cela que pointe le nouveau recueil de Laurence Fritsch, éminemment.