Toutes les biographies l’indiquent : Joseph Conrad est un écrivain qui a choisi un jour d’écrire en anglais, lui, le Polonais, lui, le mousse parti de Marseille pour finir capitaine de la marine marchande britannique, lui, le voyageur d’une Asie aux langues multiples. Il écrit en anglais comme peu, il crée une langue d’une pureté rare, et celle-ci est à rendre en français vaille que vaille, avec plus ou moins de talent, avec plus ou moins de compréhension de cette langue à la fois souple et précieuse, et parfois aussi imaginative qu’imagée.
Partant, les traductions de son œuvre sont multiples, et l’on ne peut toutes les comparer ; on peut du moins en apprécier une par une simple comparaison entre la version originale et la version traduite d’un même paragraphe ; ici, ce sera le dernier du roman, en toute subjectivité :
« And as they passed through the crowd that fell back before them, the beads in Abdulla’s hand clicked, while in a solemn whisper he breathed out piously the name of Allah ! The Merciful ! The Compassionate ! ».