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La Une CED

D’Être en ce monde, Alexandre Blaineau (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 08 Novembre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

D’Être en ce monde, Alexandre Blaineau, éditions Milagro, septembre 2021, 72 pages, 10 €

 

Depuis l’Histoire

Pour moi qui aime voir et découvrir l’être derrière l’écriture, cette lecture a suscité en moi une sagacité réelle. J’ai, dans un premier temps, été pris par le caractère squelettique du texte. Cette forme moderne d’une « anorexie » volontaire, m’a fait songer au Bonnes de Genet – qui décrit sa pièce comme étant squelettique – tant le caractère lapidaire des poèmes semble faire référence à un univers froid, emprunt, sujet au détachement, à la distance.

 

Cette vallée devenue plaine

Vaste comme la main d’un dieu

Où s’imposent le toujours des puissances

Le paysage d’un feu nouveau

Et le regard inquiet des antilopes

Le Pays des Celtes, Mémoires de la Gaule, Laurent Olivier (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 29 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Histoire

Le Pays des Celtes, Mémoires de la Gaule, Laurent Olivier, Seuil Points Histoire, avril 2021, 448 pages, 10,80 €

À qui désire un livre sur les Celtes, leur culture, leur histoire, etc., le livre de Laurent Olivier ne s’adresse pas, ou du moins pas tout à fait ; on recommande plutôt les ouvrages de Venceslas Kruta, soit Les Celtes, aux Puf pour les amateurs de petits formats, soit Les Celtes, Histoire et dictionnaire, chez Robert Laffont pour les très curieux. D’ailleurs, le premier de ces deux ouvrages est mentionné par Laurent Olivier dans la riche bibliographie à la fin du Pays des Celtes, ce qui n’empêche en rien la critique du point de vue « ethnique » sur les Celtes de Kruta, qui confond « l’extension des productions de la culture matérielle » avec des « phénomènes de migration de peuples, pour ne pas dire de mouvements de conquête ethnique » :

« Selon ce schéma, les Celtes, finalement, reviennent occuper la place laissée vacante par les Germains de la “préhistoire allemande”, qui, l’un et l’autre, avaient été défaits en 1945. Sur un fonds aussi poreux aux interprétations de l’archéologie raciale allemande, il n’est guère surprenant de voir se greffer des thèses visant explicitement à la réhabilitation des “Indo-Européens” ou plus exactement des “Indo-Germains”, tels que les avaient célébrés les anciens chercheurs du régime national-socialiste ».

Sur Dieu, Rainer Maria Rilke (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 27 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie, Arfuyen

Sur Dieu, Rainer Maria Rilke, Arfuyen, septembre 2021, trad. allemand, Gérard Pfister, 123 pages, 14 €

 

AH, N’ÊTRE PAS SÉPARÉ

 

Dieu sien

C’est tout à une métaphysique que ces écrits spirituels de Rilke nous mandent. Ils auraient pu s’intituler : Que sais-je en Dieu ? Car pour le poète autrichien, compte surtout le parcours de l’homme vers Dieu. Regarder la mort, prendre en compte l’invisible, étudier sa foi, évoquer la vie, tout cela conduit à la divinité. Mais à une divinité personnelle et nullement grégaire ou moutonnière. Donc un lien à une religiosité profonde et active, et non pas routinière ou sociale. C’est la charnière axiologique qui articule, à mon sens ici, l’édification spirituelle du croyant.

Donc, avec Rilke il est possible d’envisager le mystère ou le chant, l’énigme ou la prière. Dieu se livre par une espèce d’illumination. En tout cas, est une représentation intérieure. C’est là, dans le monde du dedans, que gît la déité.

Marchands de mort subite, Max Izambard (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 26 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Polars

Marchands de mort subite, Max Izambard, Le Rouergue noir, octobre 2021, 350 pages, 22 €


L’Afrique de l’Est, celle des grands lacs. Carrefour entre le Rwanda d’après le génocide, les grandes savanes à fauves et à touristes, l’est du Congo et ses – très – abondantes ressources en or. Le récit a pour épicentre (ce mot du vocabulaire séismique aurait d’ailleurs pu être un sous-titre au livre) l’Ouganda, et le nombre copieux de pages ne suffit probablement pas pour dire les épaisseurs grouillantes – type sol de forêt dense – de menaces, sang, corruption, et maux – à peu près tous – qui grondent sous la touffeur équatoriale de ce petit pays ignoré de beaucoup d’entre nous. L’auteur, dont c’est le premier roman, sait de quoi, de qui il parle, étant lui-même « ancien baroudeur » d’Afrique. On le verrait bien journaliste d’investigation à l’occasion, et Pierre, le héros du roman, est probablement plus que son cousin…

Le vent la couleur, Jean Pierre Vidal (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 25 Octobre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Le vent la couleur, Jean Pierre Vidal, éditions Le Silence qui roule, septembre 2021, 100 pages, 13 €

 

Explication du vent

Ce recueil tourne proprement dans le vent et la couleur. Mais tourne sans presque de bruit, avec un vent sans nom et une couleur sans couleur, réduits à leur essence. Nous sommes plus dans l’archétype du vent que dans le vent, dans le gris plutôt que la couleur. De ce fait nous nous tenons à la limite de l’exprimable, tant sont resserrées cette émanation et cette teinture. Du reste, ce n’est pas le vent de l’Évangile, lequel n’est pas synonyme de l’amour du Dieu car il cesse sans raison et ne connaît que le désordre.

Le vent de Jean Pierre Vidal s’explique de ce qu’il fait et explique le destin de la ventosité. La quête demeure de toute façon, elle aussi essentielle, mais qui ne se jette pas par caprice depuis les quatre points cardinaux, mais davantage comme symbole de ce qui élève et emporte.