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La Une CED

Elena Ferrante, A la recherche de L’Amie prodigieuse, Salomon Malka (par Jeanne Ferron Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mardi, 10 Mai 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Elena Ferrante, A la recherche de L’Amie prodigieuse, Salomon Malka, éditions Ecriture, février 2022, 228 pages, 18 €

 

Elena Ferrante. Répétez-le tel un mantra et songez un instant à quel point un nom, qu’il soit fictif ou réel, créé de toute pièce ou incarné, peut générer autant de commentaires, d’articles, de pages sur internet. D’échos. Songez un instant à sa musique. À ses livres que vous aurez lus, ou peut-être pas, aimés ou pas, là n’est pas la question.

A-t-on le droit de malmener la volonté d’une auteure de disparaître au profit de son œuvre ou de se cacher derrière, de créer la distance, ce livre-enquête questionne l’identité d’une œuvre liée, ou pas, à celle d’une auteure. Elena Ferrante. Formidable inconnue qui dissèque les relations humaines, les autopsie, les instille entre Naples et l’Italie, Naples ce n’est pas l’Italie. Livre-enquête sans plan véritable, Salomon Malka s’ingénue à retrouver un à un les personnages des romans d’Elena Ferrante, à les faire sortir des pages pour les animer à nouveau, une sorte d’ancrage passant du noir et blanc à la couleur.

L’Os dans le nez, Aure Meury (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 09 Mai 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

L’Os dans le nez, Aure Meury, éditions Milagro, mars 2022, 116 pages, 16 €

 

Voyage

C’est à un voyage dans la psyché auquel nous convie le poème de Aure Meury. Car on voit par transparence dans le texte, un paysage accidenté, fragmenté et épars. C’est bel et bien une circumnavigation à laquelle nous livre cet épithalame, celui de la noce de la poétesse avec son écriture. Le monde en tout cas questionne, cette création questionne. Mais je n’arrive pas à me départir de cette idée du périple intérieur. Ce monde reste sujet aux flux psychologiques, à des porosités entre le réel et l’imagination, monde ambigu donc, fait de parallèles entre différentes images inexplicables, en somme de la poésie. Ce monde instable arrive à se dire dans une prosopopée individuelle et originale, celle de l’écrivaine comprise comme absente à elle-même.

Azucena ou Les fourmis zinzines, Pinar Selek (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 06 Mai 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Azucena ou Les fourmis zinzines, Pinar Selek, éditions Des femmes-Antoinette Fouque, avril 2022, 224 pages, 14 €

 

La revanche des galvaudeuses

Pinar Selek est née en 1971 à Istanbul. Sociologue, militante antimilitariste et féministe, elle a entrepris une enquête faite de témoignages, d’histoire orale de la diaspora politique kurde au Kurdistan, en Allemagne et en France. Elle a refusé de livrer à la police l’identité de militants kurdes sur lesquels elle conduisait ses travaux, ce qui lui a valu d’être incarcérée. Exilée en France, elle enseigne depuis 2016 les sciences politiques à l’université Nice-Sophia-Antipolis.

Le roman de l’autrice turque porte un drôle de titre : Azucena ou Les fourmis zinzines. L’intrigue commence par le voyage d’une journaliste dans « Le Train bleu [en] direction de la Côte d’Azur ». Elle est assise près d’une belle brune inconnue qui lui confie que « Nice est le refuge des exilés et des artistes (…) Quand on approche de Nice, l’atmosphère absorbe les poussières de Paris. Le gris, le blanc, le noir (…) ».

Je t’écris de Bordeaux, Blessures et refleurissements, Giuseppe Conte (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 04 Mai 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Arfuyen

Je t’écris de Bordeaux, Blessures et refleurissements, Giuseppe Conte, Arfuyen, Coll. Neige, avril 2022, trad. italien, Christian Travaux, édition bilingue, 240 pages, 18,50 €

Quand l’auteur, depuis Bordeaux, Gênes, Dublin ou Nice, écrit ces textes, il a, à l’entrée de ce siècle, 55 à 57 ans : son corps, purement et simplement, « décline » – et quoi de plus logique, mais aussi de plus absurde, qu’un fleuriste qui se fane ?

 

« Mon corps toi qui déclines comme décline

l’Europe

toi qui perds de la valeur peu à peu

comme la production

d’acier et de charbon

par rapport à l’électronique

Client (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mardi, 03 Mai 2022. , dans La Une CED, Ecriture


« Quand la lune apparaît, tu peux la croiser en ville […]

La nuit tous les chats sont gris et tous ses clients sont seuls […]

Et quand son maquillage coule elle dit que c’est la pluie ».

Extrait de la chanson Salope ! sur l’album La vraie vie, Bigflo et Oli

 

« Je te promets Clo c’est la première fois depuis que t’es partie mais fallait bien que ça arrive un jour je te jure j’ai même pas regardé à quoi elle ressemblait cette fille d’ailleurs je devrais pas te raconter ça mais à qui tu voudrais que je le raconte il n’y a toujours que toi dans ma tête tu me reprochais de pas te parler assez ça te faisait de la peine et maintenant faut que ça me vienne pendant ma première baise depuis des mois ou des années j’ai pas compté parce que tu te souviens avant la fin on le faisait plus le cœur y était pas