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La Une CED

Sous le non-lieu du ciel, Annie Wallois (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 29 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Sous le non-lieu du ciel, Annie Wallois, Éditions Henry, Coll. La Main aux Poètes, octobre 2020, 48 pages, 8 €

Le titre de cet opus de la poétesse Annie Wallois ouvre d’entrée la fenêtre sur le champ poétique, avec son prisme d’interprétations possibles, avec l’interpellation qu’il suscite, à la fois imagé et mystérieux. La poétesse évoque un « non-lieu du ciel », mais encore ? Ne serait-ce pas cet espace dépeuplé tel qu’il peut se refléter sur la margelle du « puits intérieur », à la disparition, la perte, l’absence d’êtres aimés ? Un non-lieu pour les autres, le focus au contraire (ici amorcé par les mots d’une poétesse) sur un lieu-dit douloureux pour qui est tristement touché. Tout devient d’une hypersensible résonance au surgissement dans nos vies d’un événement majeur personnel subi comme une effraction, toujours traumatisant (deuil, accident, dépression, etc.) et l’indifférence alentour paraît alors aussi violente qu’une indécence, une provocation (« Pendant qu’au ciel tournoient les vautours / Étrangers aux maux du monde »). Les nettoyeurs (fossoyeurs) ne sont pas les payeurs (proies, victimes) et ainsi va souvent le monde mais, nous souffle Annie Wallois, ne soyons pas pour autant fatalistes, pire, résignés :

Entretien avec Miguel Bonnefoy (par Laurent Bettoni)

Ecrit par Laurent Bettoni , le Mardi, 28 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Enfant d’un monde sans frontières

 

Déjà auteur de deux romans très remarqués ayant reçu de nombreux prix et traduits dans plusieurs langues, Le Voyage d’Octavio et Sucre noir, Miguel Bonnefoy nous revient avec une saga familiale très largement inspirée de ce que ses ancêtres ont vécu, Héritage (Rivages). Un exil, deux guerres, une dictature, la traversée de l’Atlantique dans les deux sens, voilà entre autres ce qu’auront connu les personnages de cette fresque picaresque au cours d’un siècle entier. Cent ans qui, par la grâce du conteur, filent à la vitesse de l’éclair.

 

Laurent Bettoni : Votre roman s’intitule « Héritage », mais il n’est pas question d’argent ni de biens matériels. De quelle sorte d’héritage parlez-vous ?

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 27 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Ajours, Un rêve autobiographique, Gérard Titus-Carmel, L’Atelier Contemporain, septembre 2021, 750 pages, 25 €

 

 

Continuité/Discontinuité

Ce n’est que vers la fin de ma lecture de cet ouvrage volumineux – puisqu’il résume les années d’enfance de Gérard Titus-Carmel, jusqu’à la rencontre avec Joan, en 1970 – que j’ai trouvé un point d’appui solide dans le cadre de ce fameux dessin dans le tapis d’Henry James, c’est-à-dire l’arrière-fond, l’essence d’un texte. De plus, j’ai partagé mon temps à lire les 750 pages de cet opus, traversant cette autobiographie où logiquement les faits s’accumulent. Et comme le dit bien le titre, ce rêve autobiographique nous conduit d’ombres en lumières, là où se jettent les étincellements de la mémoire comme dans un rêve, le rêve de l’auteur en son rêve, un mirage.

Une douleur Blanche, Jean-Luc Marty (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 24 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Une douleur Blanche, Jean-Luc Marty, Julliard, octobre 2020, 180 pages, 18 €

 

Il existe des romans qu’on lit avec enthousiasme et qui vous transportent bien loin de votre quotidien. C’est le cas d’Une douleur blanche de Jean-Luc Marty paru en 2020 aux éditions Julliard. L’auteur déroule son roman comme un scénario de film. Celui-ci nous parle d’aventures, de retrouvailles mais surtout d’un voyage intérieur.

Cet ouvrage relate le retour du fils au pays natal après une très longue absence. Suite à la mort du père, il est parti très loin pour oublier et s’oublier. Il revient sur son lieu de naissance, un petit port de pêche voué à la disparition. Un évènement l’y oblige. Il apprend la maladie de sa mère qu’il retrouvera dans « une maison de convalescence » où son médecin l’a placée – joli nom pour un centre de soins palliatifs. Sur le trajet du retour, une femme mystérieuse, jaillie de la nuit, errant sur une route déserte, sera l’occasion d’une rencontre insolite. L’énigme de cette créature anonyme venue de nulle part comme une apparition hors normes taraudera le protagoniste mais éveille aussi la curiosité du lecteur. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Que cherche-t-elle ? Ces deux personnages n’auront de cesse de découvrir un secret qui liera cette créature au héros de cette odyssée comme à un double.

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 23 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo, Éditions La Chouette Imprévue, Coll. Meteor, juin 2021, 92 pages, 12 €

 

Et si la vie du poète était un combat sur le ring avec ses gants de boxe s’armant aujourd’hui contre « la Bestia Covid » comme l’appelle le poète Ramiro Oviedo, et que son uppercut extrême ne serait pas celui « qu’on essaye d’esquiver » mais celui lancé direct par ses « mots comme des bras musclés », par ses poings chauffés par la main résistante de la poésie ? Le « boxeur-poète » met sans coup férir « son grain de rage / sur le ring et dans la vie » dans cet opus de combat pour la PoéVie publié aux éditions de La Chouette Imprévue, maison d’édition associative des forêts livresques de Picardie. Ça cogne, ça percute, ça « up-percute » ! « Approchez, approchez, ici ça va saigner ! », nous avertit d’entrée « l’annonceur du ring ». Rappelons que cet opus a été initialement l’objet d’une performance où l’annonceur du ring présentait le boxeur et où à chaque son de cloche il lui posait une question. « Les douze rounds intenses, aux coups inépuisables, contiennent les réponses ».