Là-bas, ça pue le sang, les coups, la torture, le meurtre, le viol, la putréfaction des corps abandonnés à même le sol. Une terreur cataleptique fait de vous une victime, un bourreau ou encore un collaborateur. Les machettes anatomisent, les balles déchiquètent, les bombes pulvérisent. La folie porte le masque de la mort.
Ici, ça pue la pisse, la merde, les ordures qui croupissent, « le bois humide brûlé ». Machettes, barres de fer, armes à feux, mains qui étranglent. Une peur insidieuse vous tient aux aguets, la nuit comme le jour. Celle de se faire bouffer par la teigne, la malaria, la gale et autres saloperies refilées par les rats et les chiens errants, celle de se faire voler, celle de se faire violer, celle de se faire kidnapper, celle de se faire tuer et la moindre, celle de se faire prendre par les forces de l’ordre, police calaisienne, CRS, gendarmerie, douaniers. Ici aussi, la vie ne vaut rien. Ou si peu. Les mafias claniques y veillent, bien qu’elles doivent composer avec d’autres nouvellement rapportées dont l’albanaise qui dispute à l’afghane « le marché des passeurs» vers l’Angleterre.