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Les Chroniques

PVC, « Plateau virtuel club », par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 07 Décembre 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Radio Clapas 93.5 Montpellier, « Culture et Citoyenneté », propose en collaboration avec les Editions Espace 34 une série d’émissions autour d’un texte d’auteur de théâtre contemporain. Il s’agit de la retransmission d’un travail avec de jeunes comédiens de l’ENSAD à partir d’extraits de l’œuvre retenue, complétée par un entretien avec l’auteur.

PVC, « Plateau virtuel club », est animé par Marie Reverdy. La première émission (le 3 novembre 2017) est consacrée à Neverland de David Léon, publié en 2017. L’auteur ici se fait metteur en voix, conseillant les jeunes interprètes.

Voix blanche / voix noire

Je « podcaste » aujourd’hui. Désormais la radio se joue du temps : elle s’écoute en direct et se réécoute au gré de nos moments de liberté. C’était donc, il y a quelques jours, dans le studio de radio Clapas à Montpellier. Je l’ai déjà écrit ailleurs, la radio et le théâtre ont depuis longtemps entretenu des relations précieuses : la pièce radiophonique étant comme la création la plus remarquée de cette connivence. La radio et le théâtre sont affaire de voix, de textes.

Eugénie Grandet, Honoré de Balzac, par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 05 Décembre 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED

Eugénie Grandet, Honoré de Balzac, Folio Classique, mai 2016, édition de Jacques Noiray, 384 pages, 3 €

 

 

Ce que je voudrais, dans ces quelques lignes, ce n’est pas abaisser Balzac à la modernité, comme l’a fait le pauvre Rochefort avec Flaubert dans une pathétique vidéo où il résume Madame Bovary à destination des non-lisants ; non, ce que je voudrais, modestement, avec maladresse, c’est élever la modernité à Balzac, la confronter à lui. Je voudrais m’écarter de tout ce que j’ai appris à l’université, et depuis, à force de lectures, de préparations de cours, d’une vie d’intellectuel, ne pas par exemple m’appesantir sur la structure de la Comédie Humaine, et ainsi oublier qu’il est question quelque part dans Eugénie Grandet d’une soirée chez Nucingen ; je voudrais faire ressentir Eugénie Grandet, mon roman favori de Balzac avec Illusions Perdues, dire la chance que c’est d’être tenu par l’actualité éditoriale de m’y replonger, d’en goûter les virulences et les partager.

Le Journal de MCDem (1), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 30 Novembre 2017. , dans Les Chroniques, Ecrits suivis, La Une CED

 

Lundi 6 novembre

 

Fossiles dans la caillasse ce matin, reste minéralisé d'un trilobite : des traces, toujours des traces fouillées d'un passé éteint, qui remontent à la mémoire... Survie des corps mous par leur coquille -empreintes rupestres- vidés de leur masse viscérale ; survie de l'Ère primaire, à des millions d'années. Des centaines de millions d'années. Tu es moins qu'une poussière, une micropoussière, 1/1000ème de micropoussière.

 

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Le Condamné à mort, Jeanne Moreau et Etienne Daho, Jean Genet, par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 29 Novembre 2017. , dans Les Chroniques, La Une CED, Côté Musique(s)

Le Condamné à mort, Jeanne Moreau et Etienne Daho (Radical Pop Music/Naïve, 2010), Jean Genet, Gallimard/Poésie, 1999, 130 pages, 6,20 €

 

La poésie mise musique, on connaît, avec des réussites éblouissantes (John Cale et Do not go gentle into that good night, de Dylan Thomas, pour ne citer qu’un exemple), mais aussi des exercices intellectuels où certes la musique est d’une grande beauté, mais où la poésie, dans ce qu’elle a de plus formel, donne à l’ensemble un aspect guindé (rien à faire, Léo Ferré, c’est pour les connaisseurs, j’ai des difficultés à croire que ses enregistrements de Baudelaire et Rimbaud puissent donner un plaisir inconditionnel, une pure jouissance, à qui que ce soit) et des choses dont il vaut mieux feindre l’ignorance la plus totale (Mylène Farmer interprétant L’Horloge, à réserver aux sourds) ; l’interprétation du Condamné à mort de Jean Genet par Jeanne Moreau et Etienne Daho fait partie de la première catégorie, voire la sublime, et ce qui suit ne servira pas tant à le démontrer qu’à expliquer en quoi cette interprétation est bouleversante.

A propos de Las Meninas (Les Ménines), Ernesto Anaya Ottone, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 28 Novembre 2017. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Las Meninas (Les Ménines), Ernesto Anaya Ottone, ediciones Paso de Gato, 2007 (le texte a été traduit en français par Adeline Isabel Mignot et sera prochainement publié en français)

 

« Le tableau des tableaux »

L’historien d’art, Daniel Arasse, écrivait à propos du plus célèbre des tableaux de Vélasquez que « le temps n’épuise pas Les Ménines mais il les enrichit ». L’œuvre de 1656 n’a en effet cessé de refaire peinture ; il suffit par exemple de penser à la série de Picasso en 1957 sur le sujet, et tant d’autres œuvres comme celles de Dali, Botero ou Watkin. Elle a été aussi matière philosophique dans Les Mots et les Choses de M. Foucault en 1966. Extraordinaire tableau dont le peintre nous regarde dans le hors-champ, dans « l’inverse » d’une scène de cour. On comprend dès lors que le dramaturge mexicain Ernesto Anaya en fasse un propos de théâtre ; le plateau avec ses cinq personnages se substituant en quelque sorte à la surface picturale, le contemplateur de la toile devenant un spectateur.