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Les Chroniques

À propos de Une journée d’automne, William Stegner, par Yasmina Mahdi

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 07 Septembre 2018. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Une journée d’automne, William Stegner, Gallmeister, septembre 2018, trad. américain Françoise Torchiana, 160 pages, 7,60 €

 

 

Souvenirs de l’Ouest

Le titre original du premier roman de William Stegner (1909-1993), inédit en France, Remembering Laughter, datant de 1937, traduit par Françoise Torchiana comme Une journée d’automne, pourrait également s’intituler Rires perdus. Dès le prologue, je retrouve l’univers de l’Ouest américain cher à William Stegner, la rudesse de ses éléments – soleil brûlant, sécheresse, poussière, labeur des moissons, et vieillesse avant l’heure. Quelque chose reflue, entre la joie et le chagrin, le temps qui passe. Il s’agit aussi d’infiltration d’un monde autre qui pénètre un monde séculaire, figé depuis des décennies, mais possédant néanmoins une origine européenne commune.

Souviens-toi de nos enfants, Samuel Sandler (avec Émilie Lanez), par Gilles Banderier

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 06 Septembre 2018. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Souviens-toi de nos enfants, Samuel Sandler (avec Émilie Lanez), Grasset, mars 2018, 126 pages, 14 €

 

Ingénieur aéronautique, Samuel Sandler n’avait pas vocation à écrire des livres et surtout pas ce livre-là. Mais il arrive un moment où il faut savoir rompre le silence et briser l’oubli. Le patronyme de Sandler est entré brutalement dans l’actualité le 19 mars 2012, lorsque Jonathan Sandler et ses deux fils, Arié et Gabriel, furent exécutés (il n’y a pas d’autre verbe qui corresponde aux faits) devant une école de Toulouse, par un mystérieux individu juché sur un scooter. Cet individu, Samuel Sandler refuse de le nommer, mais chacun sait de qui il s’agit. Quelques jours plus tôt, ce lâche avait également exécuté des militaires, désarmés, cela va de soi. Puis, notre intrépide soldat du Prophète, soucieux de mériter les soixante-dix ou soixante-douze vierges que sa religion lui a promises au bout de sa route, et n’écoutant que son courage, dirigea sa haine des Juifs et de la France contre l’école Ozar Hatorah de Toulouse. Outre Jonathan Sandler et ses fils, le viril et valeureux héros de l’islam (religion de paix et de tolérance, comme l’actualité le montre régulièrement), abattit encore une petite fille de neuf ans, Myriam Monsonego, qui avait fui moins vite que les autres car elle avait voulu récupérer le cartable contenant ses chaussons de danse.

Trois livres de L’Atelier contemporain, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 05 Septembre 2018. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

 

Bruire, Daniel Blanchard (novembre 2017, dessins Farhad Ostovani, 72 pages, 15 €)

Dans les prairies d’asphodèles, Bruno Krebs (novembre 2017, lecture Antoine Emaz, dessins Cristine Guinamand, 96 pages, 20 €)

Pelotes, Averses, Miroir, Patricia Cartereau & Albane Gellé (mars 2018, lecture Ludovic Degroote, 168 pages, 25 €)

 

« …à mesure que baisse en moi le jour, l’arbre en moi s’éveille et mon corps déploie, comme un sommeil, l’immensité interne de l’arbre… »

« Dans la brise de mai, / avec le grand pin bleu bruire / à l’automne de la vie » (Bruire)

La Styx Croisières Cie (6), par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 04 Septembre 2018. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Juin 2018

 

« “Allons, à quoi bon pleurer comme cela ! se dit avec sévérité Alice. Je te conseille de cesser sur le champ”.

Elle avait l’habitude de se donner de très bons conseils (qu’elle suivait du reste rarement, et il lui arrivait de se morigéner si fort que les larmes lui en venaient aux yeux ; elle se rappelait même avoir essayé une fois de se tirer les oreilles parce qu’elle avait triché au cours d’une partie de croquet qu’elle jouait contre elle-même ; car cette singulière petite fille aimait beaucoup à faire semblant d’être deux personnes », Lewis Carroll

Traduction de H. Parisot

Jules de Montalenvers de Phrysac. Noté dans le Livre de mes Mémoires

Rimbaud et la Rédemption, Fabienne Bader, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 04 Septembre 2018. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Rimbaud et la Rédemption, Fabienne Bader, éditions Polyglotte, 2018, 10 €

 

Mort et rédemption

J’ai connu les éditions Polyglotte à travers les réseaux sociaux, et j’ai été attiré d’abord par le titre du livre de Fabienne Bader, sans rien connaître de l’auteure. Je cherchais Rimbaud. Quel était ce Rimbaud ? le mien ? celui des amours violentes avec Verlaine ? celui d’Aden ? le Rimbaud voyant ? le Rimbaud escorté par un appareil critique, comme l’est le Rimbaud de Bonnefoy ? Toujours est-il que j’étais prêt à suivre la démarche d’une quête, notamment celle du poète de Charleville. Ce recueil très sobrement présenté, prend donc Rimbaud pour compagnon d’écriture. Et avec le langage, la grave question de la mort et de la rédemption. Cette poésie, que l’éditeur Nasser-Edine Boucheqif publie dans sa collection Féminin Pluriel, cache une femme complexe et douloureuse. Hantée par l’insomnie, et travaillée par la pratique de la poésie, l’auteure questionne la banalité de notre séjour ici-bas, avec en vue la fin de toutes choses et la vie d’un au-delà.