Dans le roman, Sous les branches de l’udala, de la jeune auteure Chinelo Okparanta (née en 1981), le récit est campé à Ojoto (état d’Anambra au Nigéria). On y découvre des espèces rares de minuscules fleurs d’ixora en formes d’étoiles, de bois d’iroko et d’udala, d’anacardiers, de palmiers à huile, la nourriture locale de gari, de pois de terre, d’akamu et de feuilles d’oka ; une belle région, où « les arbres et les buissons devenaient alors aussi irréels qu’un mirage, et le soleil une tache indéfinie dans le ciel. (…) C’était le cycle normal des choses : la saison des pluies, suivie par la saison sèche, et l’harmattan qui se repliait sur lui-même ».
D’emblée, je suis pénétrée par une sorte d’écriture messianique, entrecoupée de paraboles, d’exemples bibliques, refuge contre la violence d’hommes en armes qui abolissent la tranquillité de ces paysages paradisiaques. Ainsi, la toute jeune fille igbo, prénommée Ijeoma, se remémore l’image du père disparu, une image venue d’avant la guerre fratricide du Biafra, son « odeur de la pommade Morgan », celle du « fumet doux et épicé des akara ».