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Les Chroniques

Le Canal de Suez, 4000 ans d’histoire, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 12 Juillet 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

Jusqu’au 9 août, l’Institut du monde arabe propose une exposition-rétrospective de l’histoire du canal de Suez – qanat as-suwès. Plans, maquettes d’époque, vidéos, extraits de films, photographies, gravures, dessins de presse, reproductions de peintures, sculptures, cartes géographiques, extraits de journaux de l’époque, maquettes de bateaux, modèles réduits des machines et objets divers, reconstituent les moments-clés de cette voie de communication stratégique.

A l’entrée de l’exposition, un rideau en velours rouge. Un prélude au spectacle. Levée du rideau. Un air de fête et de réjouissances trotte dans l’air. Des sons de trompettes de Aïda, opéra créé par Giuseppe Verdi à la demande du khédive égyptien, Ismaïl Pacha (1830-1895), donne à l’événement célébré une dimension solennelle. Des écrans animés reconstituent ce moment historique grandiose. Le 17 novembre 1869. Port Saïd. L’Egypte inaugure le canal de Suez, symbole de son renouveau. Trois tribunes accueillent des invités prestigieux venus assister à cet événement qui hisse l’Egypte au rang de nation moderne. Cet événement faste est raconté par Frédéric Mitterrand. Sa voix vibre d’émotion. Elle nimbe l’espace et donne à l’événement une dimension réaliste, comme si les visiteurs assistaient à l’inauguration. Cette section est l’un des temps forts de l’exposition.

Le hadj ou la rente divine !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 10 Juillet 2018. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Tout ce qui s’achète se vend. Dans la terre d’islam tout est à vendre. Tout est à acheter. On vend Dieu. On vend la religion. On vend une place au paradis. On vend du pétrole. On vend des dattes. On vend les migrants. On vend des tomates. On vend les pays. On vend les versets. On vend les Lieux saints. On vend des hassanat. On vend l’ombre sur les plages. On vend le sable des plages. On vend le vent. On vend tout parce qu’il y a un acheteur pour tout.

Au fur et à mesure que la guerre dans la région du Moyen-Orient réclame plus d’argent, et afin de payer les factures des usines d’armes américaines, l’Arabie Saoudite trouve en el hadj, le pèlerinage, un moyen de recouvrement opportun. La rente divine !

Au fur et à mesure que le projet saoudien titanesque futuriste appelé Neom sort des sables, un projet du rêve où les taxis volants remplacent les tapis volants, réclamant plus de ressources d’argent, l’Arabie Saoudite augmente dans les taxes des hadjis.

À Jérôme Ferrari (3), par Marie-Pierre Fiorentino

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Vendredi, 06 Juillet 2018. , dans Les Chroniques, Ecrits suivis, La Une CED

 

« Ce qui protège la philosophie,

c’est son masque élitiste et conceptuel »

Variétés de la mort

 

En mars est paru un essai collectif qui vous est consacré : Chute, rupture et philosophie. Les romans de Jérôme Ferrari.

Emmanuelle Caminade, sur ce site, a rendu compte de façon claire et complète de cet ouvrage que je n’ai, pour ma part, pas lu, non plus que Où j’ai laissé mon âme.

« Quoi ? Et elle se prétend admiratrice de Jérôme Ferrari ! »

Jean-Jacques Lebel : De la Transgression de l’Art à l’Art de la Subversion, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Vendredi, 06 Juillet 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

A quatre-vingt-deux ans, œil bleu nimbé de la malice d’éternel potache, le dernier surréaliste demeure un agitateur culturel sans pareil, présent sur tous les fronts artistiques, infatigable porte-drapeau de la Beat Generation, mouvement littéraire assoiffé de libertés dans une Amérique imbue de ses victoires, fière de ses déboires, toujours discriminatoire et puritaine. Dans cette société de surabondance matérielle, dévorée par la cupidité et la stupidité de l’avoir, où l’être n’existe que par son paraître, la Beat Generation replace le vivant au centre de l’univers, prêche le pacifisme en plein militarisme, prône le mépris des besoins superficiels, proclame la libération des désirs essentiels, prêche le chamanisme régénérateur, le bouddhisme purificateur, la créativité permanente, le salut par l’art et la littérature.

 

Nostalgie 68

Nouvelle histoire de la Révolution, Annie Jourdan, par Gilles Banderier

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 05 Juillet 2018. , dans Les Chroniques, La Une CED

Nouvelle histoire de la Révolution, Annie Jourdan, Flammarion, coll. Au fil de l’Histoire, février 2018, 658 pages, 25 €

Innombrables sont les histoires de la Révolution française, du petit livre de quelques dizaines de pages au luxueux volume illustré et légèrement ostentatoire (ce que les Anglo-Saxons appellent un coffee-table book), sans parler des périodiques spéciaux. Ceux qui ont connu l’année 1989 se souviennent de la frénésie éditoriale qui avait sévi, lorsqu’il ne se passait pas une semaine, pas une journée même, sans que parût un ouvrage consacré à cet événement vieux de deux siècles. L’effet de saturation aidant, l’activité s’est ensuite calmée, ce qui n’implique pas que les historiens aient cessé de travailler. Annie Jourdan propose une Nouvelle histoire de la Révolution, dont la première de couverture s’orne d’une sorte de motto : « Rien n’est définitivement écrit. En histoire, plus qu’ailleurs » (le procédé paraît s’inspirer des affiches de films). Ce qui tire l’œil et pique la curiosité, c’est bien entendu l’épithète nouvelle. En quoi cette histoire est-elle nouvelle ? On observera d’abord qu’elle est éminemment orientée au point de vue politique et ne s’en cache pas (dès la page 16, Annie Jourdan note que « nous-mêmes, nous [qui ça, « nous » ?] sous-estimons l’opposition réactionnaire ou conservatrice aux avancées sociales, culturelles et politiques » qui s’est cristallisée lors des grandes manifestations contre l’union homosexuelle).