La chanson mélodramatique Les Roses blanches interprétée par Berthe Sylva donne le titre à ce roman. C’est le récit d’une vie, celle de la mère de Gil Jouanard. Mais c’est aussi celle du narrateur, son fils. Comment vit-on avec une mère telle que la sienne ? Comment la perçoit-on ? Comment se construit-on avec et contre elle ? C’est toute l’interrogation de ce récit romanesque.
Juliette, l’héroïne du roman, est née au début du siècle dernier, au fin fond de la Lozère, dans un trou de rien du tout où l’on vit comme au Moyen-Âge. Au départ, une vie de rien qui devient sous la plume de l’auteur une « vie augmentée » comme on parle aujourd’hui d’« homme augmenté ». « Le lieu, les circonstances et l’environnement qui avaient présidé à sa soudaine irruption à la surface du monde visible étaient si confondants d’archaïque rusticité qu’ils étaient tout ce qu’on voudra sauf ordinaires ».
Nous partageons avec le narrateur la trajectoire mouvementée de son héroïne, qui quitte les bancs de l’école à huit ans, juste le temps d’apprendre à lire et à écrire, qui travaille dur très jeune, qui tente de se construire une vie avec ce bagage limité, comme elle peut, qui vagabonde d’exil en exil, de son pays natal à Paris, de Paris au Vaucluse, de là dans le fin fond du Connecticut, puis en Allemagne et enfin retourne en France pour y finit ses jours. Qui peine, auprès de chaque homme qui la pousse au départ, à trouver le bonheur. Et le fils la suit dans ses pérégrinations.