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Les Chroniques

Peaux d’écriture (5) (par Nathalie de Courson)

Ecrit par Nathalie de Courson , le Vendredi, 18 Janvier 2019. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

« L’eau verte pénétra ma coque de sapin »

 

Le mot « ciseler » est à la mode dans les chroniques littéraires. Un compliment que l’on adresse fréquemment à un écrivain contemporain est d’avoir « une écriture ciselée ». Est-ce une simple manière de dire que le texte est proprement travaillé, ou entrerait-on aujourd’hui dans une sorte de Parnasse teinté de maniérisme, peuplé d’auteurs chez qui prédomine le soin de sculpter et d’orner les étuis formels qu’au cours des deux derniers siècles d’autres avaient sciemment mis à mal ?

Revenons par exemple à Rimbaud avec un poème des milliers de fois commenté : Le Bateau ivre. La légende rimbaldienne dit que l’adolescent de Charleville-Mézières, invité par Verlaine, est arrivé à Paris en 1871 avec dans ses bagages ce grand poème considéré aujourd’hui comme emblématique du poète Voyant par la richesse de ses images hallucinées.

A-Eden, Jean Maison (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 16 Janvier 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

A-Eden, Jean Maison, éditions Ad Solem, décembre 2018, 104 pages, 10,90 €

 

 

Poésie agreste

Je n’ai pas toujours l’occasion de chroniquer les livres de Jean Maison, poète que je connais depuis de longues années et vers lequel parfois mes pas me conduisent en Corrèze où il vit et travaille. Mais je sais le plaisir renouvelé de lire sa poésie intense, forte, ramassée et pourtant nue. Et du reste, la nudité compte ici beaucoup pour ces textes qui font un livre un peu étrange, dans lequel la page de gauche (qui est sujette dans des éditions bilingues à accueillir le texte dans sa langue originale) est blanche, comme si les poèmes de la page de droite étaient une traduction à partir du vide, du néant et de la nudité de la vie intérieure. Peut-être est-ce là une traduction du poète depuis la luminosité spirituelle, prière dite à voix basse et qui s’adosse à une foi intégrale et silencieuse ?

Chez De la Martinière Jeunesse (par Laurène Berger)

Ecrit par Laurène Berger , le Mardi, 15 Janvier 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Jeunesse

 

La collection Mon imagier des animaux chez De la Martinière Jeunesse s’enrichit de deux ouvrages !

 

Pingouins ou manchots

Loin des dessins approximatifs de certains imagiers, les éditions De la Martinière Jeunesse proposent dans cet ouvrage de superbes photos d’animaux des quatre coins du monde : Afrique, Asie, Australie, Europe, Pôles… La qualité de ces photos permet d’établir très précisément les différences entre des animaux assez semblables au premier abord tels que le Pingouin et le Manchot, le Chimpanzé et le Bonobo, le Sanglier et le Phacochère.

Un lexique en fin d’album récapitule les distinctions et précisent les lieux de vie.

Ce bel album cartonné de 24 pages résistera aux mains malhabiles des tout-petits et réjouira leurs yeux avides de découvrir le monde.

Les "cartes et le territoire" de la guerre dans la littérature française - Philippe Annocque, Michel Bernard (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 11 Janvier 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

 

Mon jeune grand-père, Philippe Annocque, éd. Lunatique, coll. Parler Debout, novembre 2018, 192 pages, 20 €

La tranchée de Calonne, Michel Bernard, La Table Ronde, coll. La Petite Vermillon, novembre 2018, 208 pages, 7,30 €

 

« … J’ai reçu aussi une aimable carte de Mme Gillet qui m’envoie aussi ses veux ainsi que ceux de sa famille. Elle se met à ma disposition pour m’envoyer des livres si j’en ai besoin. Présentez-lui mes remerciements et mes meilleures amitiés pour elle et toute sa famille. Les formules de politesse prennent de la place sur une carte où chaque centimètre carré est compté. La politesse est peut-être l’équivalent de la propreté ou du soin vestimentaire, une affaire de dignité », Le 26 janvier 1917, Mon jeune grand-père.

La nuit, Nasser-Edine Boucheqif (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 11 Janvier 2019. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

La nuit, Nasser-Edine Boucheqif, éd. Al Mawkib Al Adabi, Maroc, 2017

 

Nuit mystérieuse

Je me fais l’écho d’un livre paru en 2017, parce que parmi les livres que je lis il représente une voix singulière, une sorte de voix de la nuit, du reste plus une nuit physique que mystique. Cependant, le mystère de la nuit de l’auteur me reste énigmatique. Je n’ai pas percé le secret du livre, ce qui en un sens est signe de richesse et de profondeur. Ainsi, la nuit ici est pensée comme une nuit d’insomnie, une nuit qui viendrait buter sur l’éveil, un éveil du petit matin, un éveil du rêve, un éveil du cauchemar brûlant au milieu du sommeil.

La révélation est peut-être là, dans la question du sommeil, dans l’intrigue de dormir, sachant que dormir est sujet à fables, à récits, et que la manière de s’endormir prête au dormeur plusieurs questions renouvelées par le cycle de la léthargie, de l’appesantissement charnel de l’obscurité. La nuit se constitue dès lors comme moment défini par ce qui lui fait limite, finalité, comme le blanc s’oppose au noir, la forêt à la clairière, l’ombre comme fin de la lumière, crépuscule qui découpe le jour.