Le poète Cathalo nous a habitués à ces petites plaquettes, ses « Quotidiennes » que publièrent Texture ou La Porte, toujours écrites dans la concision, poèmes pensés avec acuité et vigilance pour dire le monde qui va, qui va mal, qui erre, qui se déglingue. Son nouveau recueil ne déroge guère à ces principes, libéré de toute influence, consignant sous les titres variés, des réflexions, des images de vie, des petits récits sur notre monde. Le poète sait trop bien, lui qui manie la langue « sous la ramée des mots » combien chaque vers porte, combien chaque image entraîne le lecteur vers l’autre :
tu feras le tour du monde
…
tu auras longtemps cherché
sans jamais rien trouver (p.20)
Ces textes, discrets mais incisifs, disent assez, avec la voix modeste des constats, la solitude « au monde », « la fumée invisible et mortelle » du mal, les affreux « guetteurs » de nos vies, les infléchissant sans arrêt vers le sombre, faux prophètes.