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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Brest, de brume et de feu, Philippe Le Guillou (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mercredi, 01 Mai 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Brest, de brume et de feu, Philippe Le Guillou, Gallimard, février 2024, 397 pages, 22 € Edition: Gallimard

 

Brest intime

Le dernier roman de Philippe Le Guillou est à lire comme on rêve.

Comme on rêve en entendant sur l’ardoise ou les tuiles du toit, sur les rampants des greniers, la pluie qui tape, et par moments la foudre. C’est-à-dire l’amour.

Donc le feu.

Tout de Le Guillou se répète ici. Tout s’y renouvelle sans qu’aucune surprise ne surprenne ! C’est la raison pour laquelle on invoque le rêve en premier et la grêle, les pluies et toutes les formes de bruines. Le roman de Le Guillou n’est pas que météorologique, il est une géographie de l’âme.

Donc de l’amour.

Un geste vers le bas, Bartabas (par Alix Lerman Enriquez)

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 29 Avril 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Un geste vers le bas, Bartabas, Gallimard, Coll. Blanche, mars 2024, 112 pages, 17 € Edition: Gallimard

 

Ce livre est le récit d’une rencontre et d’une amitié exceptionnelle entre Bartabas, célèbre écuyer, fondateur du théâtre équestre Zingaro, et Pina Bausch, grande danseuse allemande. Mais il est également le récit d’une autre rencontre, celle de cette même danseuse et d’un cheval nommé Micha Figa.

Bartabas révèle l’alchimie entre ces deux corps gracieux qu’un long travail d’entraînement a façonné sous le regard bienveillant de l’écuyer. Ce dernier décrit avec précision et enchantement ce corps-à corps sinueux, ce langage corporel habité par la grâce entre la danseuse et le cheval : « Il lui fait face, sabots plantés à l’aplomb de lui-même en signe d’interrogation. Question muette, à laquelle elle s’efforce de répondre avec les mots de son corps… Chez l’homme, comme chez l’animal, chaque geste dévoile un sentiment. Les sillages qu’ils creusent par le mouvement de leurs corps sont plus que des prières. Cette nuit, je sais que ce ne sont pas mes yeux qui ont vu, mais mon cœur qui a déterré un poème enseveli ».

La Deuxième Vie, Philippe Sollers (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 24 Avril 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La Deuxième Vie, Philippe Sollers, Gallimard, mars 2024, Postface, Julia Kristeva, 80 pages, 13 € . Ecrivain(s): Philippe Sollers Edition: Gallimard

 

« Dans la Deuxième vie, tout est double et se répète indéfiniment. Les éléments négatifs sont éliminés et chaque moment est perçu instantanément pour la deuxième fois. Le caractère le plus inattendu de l’éternité est donc la vivacité. C’est d’un vif mouvement que la mer se mêle au soleil ».

La Deuxième Vie s’offre, car il s’agit d’une offrande, comme le dernier roman de Philippe Sollers, un roman suspendu par la mort physique, par les ténèbres, qui une nouvelle fois ne voient rien de la lumière. Au principe était le roman, et le roman était chez Sollers, le roman était Sollers, et qu’il ne soit plus là physiquement ne change rien à l’histoire (1). La Deuxième Vie est un roman solaire, inspiré et béni des dieux de l’Atlantide, et évidemment du Dieu revenu des ténèbres, comme devrait l’être tout testament, toute dernière et provisoire incursion dans la vie réelle et romanesque, avant que le souffle et la main ne soient suspendus.

Ravages, Violette Leduc (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 28 Mars 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Ravages, Violette Leduc, Gallimard, Coll. L’imaginaire, novembre 2023, 444 pages (édition augmentée), 23 € . Ecrivain(s): Violette Leduc Edition: Gallimard

 

 

Cette œuvre monumentale de Violette Leduc n’avait jamais, au grand dam de l’auteure, été éditée dans son intégralité, ayant été, dès sa première parution chez Gallimard en 1955, expurgée, fragmentée, remaniée à la demande expresse de l’éditeur, déplorablement dénaturée, mutilée, amputée d’un coup de couperet de sa première grande partie représentant un bon quart du texte, et tronquée de très nombreux éléments dans ce qui restait de l’ouvrage.

Cette nouvelle édition est donc une revanche, hélas posthume, pour l’auteure, et une action d’utilité publique en matière littéraire.

Journal d’une ménagère folle, Sue Kaufman (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 26 Mars 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Journal d’une ménagère folle, Sue Kaufman, Gallimard, Coll. L’Imaginaire, octobre 2023, trad. anglais (États-Unis), Pauline Verdun, 360 pages, 14 € Edition: Gallimard

 

« J’ai raconté tout ça comme d’habitude pour ce que ça vaut. Et ça m’a soulagée comme d’habitude de l’avoir raconté. Je suis plus calme que je ne l’ai été depuis douze jours. À présent, il est temps d’aller voir le docteur Kupferman ». Ainsi se conclut l’entrée du mercredi 31 janvier (qui serait de l’année 1968, dans un roman écrit et publié en 1967) de ce Journal d’une ménagère folle – depuis douze jours, elle est en retard pour ses règles et le docteur Kupferman est un gynécologue. De qui craint-elle d’être enceinte ? De son amant, un dramaturge new-yorkais en vue rencontré durant une réception à laquelle elle assistait avec son mari, Jonathan, qui résume peut-être le mieux la « folie » de Bettina Munvies Balser, lui qui est allé consulter le même psychanalyste qu’elle, Popkin : « Tu as des problèmes, d’accord, mais Popkin dit que ce sont les problèmes de toutes les femmes de la classe moyenne qui attendent monts et merveilles de la vie qu’on leur a fait miroiter, et qui se sentent ensuite déçues et frustrées par la réalité ».