Une poésie ténue
Ce recueil, qui est le premier livre de Silvia Marzocchi, représente une énigme qui m’a beaucoup intéressé. En effet, j’y ai vu comment se fabrique un poème où les éléments de référence sont effacés, ou bien dans une relation ténue au réel. Pour le dire autrement, une poésie du peut-être. Car les événements que relatent ces textes sont imprécis, brumeux, évoqués plus que relatés, dits mais pas surlignés, de façon que reste l’incertitude, que demeure une poésie de l’incertain.
Quels sont les vrais protagonistes ? Il semble qu’il s’agisse tout d’abord de la poétesse, qui s’appuie sur sa propre vie, tendue, comme témoin d’une blessure, de faits sans doute qui expliquent la douleur de l’écrivaine. Autrice dont le contour est flou, portée au doute, autant que ce qui paraît être une famille, en tous cas des personnes proches, sujettes à des dangers : drogue, anorexie, pouvoir inutile de la parole. Je pencherais pour dire que c’est effectivement de sa famille que l’écrivaine tire son réel poétique. Une histoire de famille.