Le manuscrit de Tchernobyl est un appel d’air lancé dans le contexte d’une catastrophe nucléaire, dans le vide de la tchatche technologique et de la vacuité du siècle, et s’annonce comme tel au cœur du langage contaminé par une telle situation :
« Je voulè parlé – non pa dan l’izabell langue de mon siècle – mai
dan la seul langue vivante ; je voulè parlé mon tchernobylien –
otremen di, ma propre langue de toul’ monde, à base de koncentré
de ju de françè, assaisoné d’équivoke, contaminé de toute lè langue ».
Son auteur nous invite à faire « enkor un enfor si vou voulé zêtre tchernobymien ! ». Cette invocation n’est ni un caprice ni un canular, il s’agit bien de rendre compte de notre langue « moeurte, la lang kontaminé par tou lè nuage de Tchernobyl é d’ayeur ».