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La Une CED

La Littérature selon Bartre (par Yazid Daoud)

, le Mercredi, 30 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Lors d’une causerie avec un ami, nous parlions de la définition de la littérature selon Barthes et Jean-Paul Sartre. En parlant, je dis « c’est ça l’idée de Bartre ». Un lapsus associant les deux noms. Ce jour-là, j’ai promis à mon ami d’écrire un texte intitulé La littérature selon Bartre.

S’il y a une chose qui a préoccupé les théoriciens de la littérature, c’est la définition même de la littérature. « Littérature » cela signifie exactement « chose écrite », mais la littérature telle que nous la connaissons, telle que nous l’admirons, est-ce tous les écrits ? N’importe quel écrit ? Certains théoriciens n’ont pas pu déceler des caractéristiques précises et spécifiques à la littérature. Jonathan Culler écrit « On pourrait conclure que la littérature n’est rien d’autre que ce qu’une société donnée traite comme littérature ». Et Northrop Frye avoue : « nous n’avons pas de vrais critères pour distinguer une structure verbale littéraire d’une qui ne l’est pas ». Pour lui, la littérature change selon les époques et les sociétés, elle n’a donc pas de spécificités. C’est la raison pour laquelle Northrop Frye élargit la littérature à tout ce qui relève de l’expérience verbale (roman, récit, chanson…). Est-ce là un défaitisme de la part de ces théoriciens ? La littérature n’a-t-elle donc aucun être ontologique ?

Danses du destin, Michel Vittoz (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Mardi, 29 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Danses du destin, Michel Vittoz, Quidam, Coll. Les Âmes Noires, octobre 2019, 241 pages, 19 €

 

J’avoue ne pas être grand clerc en romans noirs et policiers, et je n’avais encore rien lu de Michel Vittoz. J’ai choisi avant tout ce livre par intérêt pour l’éditeur, Quidam, dont j’ai apprécié plusieurs parutions.

Si l’on veut résumer l’histoire en un mot, on dira que c’est un parricide. La victime est Jacob Lowenstein qui « avait fait des tas de trucs pendant la guerre ». Le coupable, Nathan. Mort violente avec intention de la donner, mais sans savoir que c’était son père, dirait l’homme de justice qui, en son temps, avait ouvert le procès d’Œdipe.

Un thème qui paraît hanter Michel Vittoz, homme de théâtre et donc porté vers la tragédie, puisqu’il avait déjà écrit, il y a près de trente ans, Œdipe à Paname. L’envie de ressusciter leurs personnages tente parfois les écrivains.

Les Pleurs, Marceline Desbordes-Valmore (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Les Pleurs, Marceline Desbordes-Valmore, Garnier-Flammarion, septembre 2019, présentation Esther Pinon, 304 pages, 9 €

 

Cendres

L’édition des Pleurs de Marceline Desbordes-Valmore publiée grâce au travail d’Esther Pinon chez Garnier-Flammarion s’organise en deux temps : tout d’abord la présentation des textes de la poétesse douaisienne et un appareil critique très fourni, ce qui met ce recueil à portée des étudiants, et de l’autre, le corps du texte qui paraît en 1830, année charnière du romantisme. Est-ce l’expression de ce que Verlaine appelait une « poète maudite » ? Quoi qu’il en soit, c’est un livre important et qui a fait réagir de grandes figures des lettres françaises, à l’instar de Lamartine par exemple.

Du reste, la langue, ici, est soutenue, faisant référence à l’univers personnel de la poétesse, en ne négligeant rien d’une versification savante et audacieuse. Et encore, sur des thèmes variés, seulement liés par le principe des larmes. Ainsi, que l’on déplore avec l’écrivaine l’ancien amour perdu et devenu impossible, autant que des sujets plus factuels, tout y est d’une même intensité, même si le premier tiers de l’ouvrage est plus tendu vers un but : magnifier l’amour par les larmes. C’est d’ailleurs cette partie qui m’a beaucoup intéressé et motivé à parcourir ce recueil devenu historique.

À la porte du silence (par Alix Lerman Enriquez)

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 28 Octobre 2019. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

J’ai toqué sur le carrelage blanc cassé

de la cuisine inondée de matin

comme on toque à la porte de l’aube

qui distillerait la rosée de ses pleurs.

 

Je voulais que quelqu’un me réponde,

univoque et que sa voix résonne

dans mon corps écartelé.

Quand la parole attend la nuit, Patrick Autréaux (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 25 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Quand la parole attend la nuit, Patrick Autréaux, Verdier, août 2019, 176 p. 15 €

Le titre du nouveau roman de Patrick Autréaux, Quand la parole attend la nuit, paru fin août 2019 aux Éditions Verdier, annonce d’emblée l’obscurité de toute formulation dans un texte. En effet, toute tentative d’éclaircissement d’une trajectoire de vie n’est-elle pas une reconstruction dans l’après-coup, toujours plus ou moins déformée par la subjectivité d’un narrateur ?

Dans ce roman aux couleurs multiples, nous sommes conviés par Solal, personnage de fiction qui sera le principal protagoniste de l’ouvrage, à un parcours d’apprentissages où s’entrelacent apprentissage de l’amour et de ses accrocs, apprentissage d’un métier avec son attachement malgré son âpreté et la découverte de soi, la découverte de l’autre dans toute sa complexité, découverte de la nécessité impérieuse de l’écriture. Dans le déroulé des pages, il invite à arpenter avec lui les arcanes nébuleux de son existence. Avec une curiosité en éveil, nous suivons un fil rouge qui nous aspire dans le labyrinthe tumultueux des jours et des nuits de ce personnage sans cesse envahi par le doute. Nous l’escortons dans l’enfilade de ses souvenirs, un souvenir en appelant un autre dans une suite ininterrompue. Nous découvrons avec lui, dans des détails de son existence, la trace des jours enfuis qui persistent et insistent, façon bouleversante de rappeler ce qui l’a ému dans sa vie, tout ce qui frappe sa sensibilité, tout ce qui l’étonne et le questionne.