Un livre inclassable ? Cela est heureux en ces temps de conformité. Être un peu paumé quand on lit fait du bien.
Par quel bout le prendre pour le chroniquer ? J’ai l’impression d’une valise sans poignée.
Une valise remplie de souvenirs, même si « se souvenir, c’est brûler des neurones inutilement ». Quelques photos à l’appui et, en épilogue, onze poèmes – comme pour rehausser l’originalité du recueil.
Souvenirs réels : « Le passé, ce sont des meubles, des couloirs […] des chemises que les morts ont portées ».
Souvenirs inventés : « Je veux me rappeler qu’elle m’a dit ça, mais en réalité elle n’a pas parlé, pas prononcé la moindre syllabe ».
Un regard sur l’enfance, sur la famille, sur la mort et donc, par ricochet, sur la vie dont la mort est « une extension », « l’expression la plus aboutie du mystère de la vie ».