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La Une CED

Une île si tranquille, Jean-Pierre Lefebvre (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Jeudi, 13 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Une île si tranquille, Jean-Pierre Lefebvre, Héloïse d’Ormesson, mai 2019, 237 pages, 18 €

 

Une île espagnole. Un polar. Milieu des années 80.

À l’occasion de l’enterrement de son beau-père, un gendarme français revient, sans sa femme, dans l’île où il s’est marié. Ne pouvant repartir pour cause de tempête, il se trouve embarqué à aider ses collègues espagnols dans une enquête autour de la mort d’une femme.

Voici pour le cadre.

Une île, on le sait, est un microcosme. Elle vous ouvre sur l’horizon, laissant vos yeux libres d’aller, tandis que vos pas, eux, sont limités… Plus encore si la mer s’en mêle et qu’elle vous retient prisonnier – comme un livre peut le faire quand il plaît.

J’aime beaucoup les îles. Les livres aussi. Hélas, autant vous l’avouer, j’ai souffert avec celui-ci.

Des enchaînements souvent téléphonés, maladroits.

Rencontre Philippe Chauché et Christian Laborde

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 12 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

entre Pau et Avignon, les Pyrénées et le Ventoux, mai 2019

Philippe Chauché : Christian Laborde, d’où vient cette mémoire vive du Tour de France, de ses héros et de ses anonymes, des corps stylés, des cols et des échappées, qui sonnent chez vous, comme des Odyssées ? Comment est née cette passion ?

 

Christian Laborde : Elle vient de mon enfance, de la cuisine de mon enfance : la toile cirée, les verres Duralex, la bouteille de rouge, et mon père qui me raconte les exploits des héros du Tour, Vietto, Gaul, Lazaridès… Mon père était un fabuleux conteur. Et les héros dont il me parlait durant l’hiver, je les voyais passer devant moi, en juillet, dans les lacets du Tourmalet. Ça a commencé là, ça a commencé comme ça.

 

Ph. Chauché : Quand on évoque le Tour de France, on pense immédiatement aux Pyrénées, comme si cette chaîne de montagnes était née pour le vélo ?

Un gratte-ciel, des gratte-ciel, Guillaume Decourt (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 11 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Un gratte-ciel, des gratte-ciel, Guillaume Decourt, éd. Lanskine, mars 2019, 80 pages, 14 €

 

Poème éclaté

J’ai compris le texte de Guillaume Decourt comme une tentative réussie de faire se recouper des domaines littéraires distincts : la poésie, bien sûr, le récit sans doute, et le théâtre, si l’on peut imaginer ses écrits comme émanant d’un pôle de locution arrangé en un monologue. Je dis cela car j’ai été frappé de reconnaître beaucoup de moi-même dans ces poèmes, ou ce monologue, qui s’organisent en mouvements très réguliers de 4 vers et qui nous conduisent au sein d’un univers de rêve, où s’associent comme en une verbigération les thèmes de l’auteur : les villes, les patronymes, la libido, la crise de l’identité pour finir. Mais ce n’est pas tout à fait là que je me suis identifié, mais plutôt à la structure de base de la prosodie du livre : des séquences heurtées, des bribes, des récits entremêlés, un enchâssement d’histoires, d’historiettes qui en un certain sens n’ont pas de vraie fin, sinon à l’instar d’une juxtaposition d’images, de lieux, d’amorces de narration.

Animaux en balade (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 06 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Jeunesse

 

Mon oiseau… Ned, Christian Demilly, Marlène Astrié, Grasset-Jeunesse, mars 2019, 36 pages, 14,50 €

 

Un oisillon noir qui ressemble à un corbillat, volète de page en page dans ce bel album au format presque carré (28x25,5 cm). Il existe une grande quantité d’oiseaux au plumage noir, que ce soit la fauvette à tête noire ou le martinet noir, et bien sûr le merle. Celui du livre va se transformer à la fin de son adolescence en une sorte de passereau, oiseau chanteur et percheur, ou de Grand Pic, oiseau sédentaire de la forêt.

L’univers que découvre l’oison au bec orange se situe à hauteur d’yeux. Les gros plans et les fonds variés, souvent pastels, permettront à l’enfant – ici, une lecture pour les tout-petits – de s’identifier au monde neuf que perçoit l’oiselet tombé du nid et orphelin. L’habitat de nos amis à plumes est précisé par des branches feuillues délicatement peintes, des perchoirs et un nichoir – la maison indispensable pour la sauvegarde de l’espèce ailée.

L’humanité en péril, Virons de bord, toute !, Fred Vargas (par Mélanie Talcott)

Ecrit par Mélanie Talcott , le Mercredi, 05 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

L’humanité en péril, Virons de bord, toute !, Fred Vargas, Flammarion, mai 2019, 256 pages, 15 €

Fred Vargas vient de publier un livre à vocation pédagogique, d’une lecture assez fastidieuse, malgré le ton, un tantinet « maternaliste » qui se veut léger, voire rigolard – style « on est entre potes » – sous le contrôle d’un pénible CEI, son Censeur d’écriture intégré. Son titre accrocheur, L’humanité en péril, Virons de bord, toute !, nous dit son éditeur, « explore l’avenir de la planète et du monde vivant », et souhaite mettre fin à la « désinformation dont nous sommes victimes et enrayer le processus actuel ».

Tout le gratin intellectuel ou presque s’est empressé d’applaudir ce foisonnement d’informations et d’arguments, parfois confus qui n’apporte souvent rien de nouveau. Un cumul, témoin à charge de ce que son auteur qualifie de « crime épouvantable », un crime qui fait écho en elle à « une sorte de nécessité implacable ». Il faut réveiller les inconscients, les naïfs, voire les demeurés mentaux, que nous sommes. De la fonte des glaces aux anchois et aux sardines transformées en huile, elle entraîne le lecteur dans son punching ball verbal, le faisant tour à tour acteur et spectateur de ce drame planétaire, tout en l’implorant d’être « héroïque jusqu’au bout », d’autant plus qu’elle est parfaitement consciente combien « c’est emmerdant à lire » !