La Fabrique des salauds, Chris Kraus (par Mélanie Talcott)
La Fabrique des salauds, Chris Kraus, Belfond, août 2019, trad. allemand Rose Labourie, 880 pages, 24,90 €
La Fabrique des salauds – titre français du roman Das Kalt Blut (Le sang froid, titre aux milles nuances mais moins dragueur) de Chris Kraus – laisse penser a priori que l’on ne l’est pas par nature, mais qu’on le devient, puisque « fabriqué » avant que d’être estampillé, comme l’on marque du bétail, du sceau de la manufacture idéologique dominante.
Ici, le tampon apposé est le nazisme. Mais tous les ismes et leurs dérivés, courants de pensée laïques ou religieux, philosophiques, politiques, scientifiques et tout le tintouin, qui depuis sa naissance, ont traversé et traversent toujours la cervelle de l’Homo Sapiens, ont le leur.
Là, son histoire événementielle borne le roman de 1905 à 1974.
De la révolution des Bolcheviks jusqu’aux attentats terroristes de Septembre noir, en passant par l’occupation russe de la Lettonie, la montée du fascisme en Allemagne, la deuxième guerre mondiale, l’après-guerre, ses nazis et ses collaborateurs recyclés dans les rouages étatiques, la création de l’État d’Israël, la guerre froide, mai 1968, la bande à Baader, la guerre au Vietnam…
Les nombreux salauds, acteurs de cette histoire, n’ont rien de fictionnel, bien que Koja y mette sa griffe.
– Heinrich Himmler : « le premier hippie que je rencontrai, en tout cas pour ce qui est du degré d’indépendance d’esprit. Et il savait prendre le temps de vivre. Comme tous les bouddhistes, il aimait les animaux, et une après-midi, nous restâmes pendant deux heures, moteur coupé, sur une route de campagne estonienne encombrée par de longues migrations de crapauds, afin de laisser les vingt mille batraciens traverser la chaussée en toute sécurité ».
– Adolf Eichmann, le fameux Klement qui se planqua ensuite en Argentine au vu et au su de bon nombre de services secrets, peu empressés de l’arrêter. « Fritz-Palestine (nom de code d’un Nazi infiltré dans les services secrets) était très bien renseigné sur la Judée, le Talmud ou la Kabbale, et il tenait ces renseignements d’Adolf Eichmann en personne… […] hébraïste assoiffé… ».
– Son adjudant Otto Albrecht von Bolschwing (1) qui travailla pour la CIA et fut naturalisé en 1959.
– Alois Brunner, bras droit d’Eichmann, qui plus tard devint « Président de l’Org à Damas, s’enrôla dans les services secrets syriens et y œuvra en tant que conseiller pour les questions juives ».
– Reinhard Heydrich, Hans Sommer, devenu espion pour la Stasi, Otto Barnewald « ancien administrateur des camps de concentration de Mauthausen, Neuengamme et Buchenwald », Hans Becher, « membre du Judenreferat de la Gestapo de Vienne », Ernst Biberstein, « ancien pasteur et chef du lumineux SS-Einsatzkommando six basé en Ukraine et chargé d’assurer le calme juif à Kiev », Reinhard Gehlen, Otto John, personnalité hautement ambiguë, qui a été « actif dans la résistance contre Hitler et a participé aux préparatifs de l’attentat du Vingt Juillet (1944) comme coursier. Son frère a été exécuté par la SS pour haute trahison… […] et que ses pairs jugent comme « un gauchiste traître à la patrie affligé de tendances sexuelles perverses et de graves problèmes psychologiques. Il a pris la tête des renseignements allemands », de 1950 à 1954, avant de passer à l’Est.
– Ou encore Klaus Barbie (2) qui, « en tant qu’officier des services secrets boliviens, était protégé par un vaste appareil de sécurité, tandis que Brunner tenait, sous un faux nom, un commerce de choucroute dans la vieille ville de Damas ».
Dans La Fabrique des salauds, la liste de ce beau linge est longue et constitue le troisième volet bien documenté, mais assez fastidieux et indigeste, du récit. Les services secrets du monde entier, ceux d’hier et d’aujourd’hui, y déroulent leur menu sordide de magouilles – ainsi, le rachat de matériel allemand, inclus des armes, par Israël via le Mossad est proprement hallucinant : « Nous avons besoin d’armes, tu le sais aussi bien que moi, Shimon (Peres). Et les Allemands ont le meilleur armement, c’est un fait » –, de crapuleries et d’enfumages de masse, à l’image sans doute de tous ceux qui, du haut en bas de leur échelle hiérarchique, en sont en coulisse les décideurs et les exécutants.
Mais suffit-il d’user d’un humour provocateur comme en abuse Chris Kraus, tant dans la description physique des individus et de leurs travers que dans celle de leurs actes, pour banaliser la monstruosité de ces hommes (voir le passage de la chaise de torture de Brenner) et minimiser la portée de leurs agissements ? On peut en douter et y soupçonner une tentative de justification, voulue consciemment ou non (?) par l’auteur.
En arrière-plan, le monologue logorrhéique de Konstantin Solm, dit Koja, peut-être l’incarnation littéraire de l’un des grands oncles de l’auteur, Lorenz. Comme le personnage fictionnel de Koja, celui-ci était doué pour le dessin. Il mit ce talent au service des Einsatzgruppen, en croquant d’un coup de crayon les balles qui balafraient les visages épouvantés des Juifs et achevaient les corps qui s’entassaient cul par-dessus tête dans les fosses de la mort, tandis que leurs assassins se marraient, buvaient ou chantaient. Ainsi le fit Koja. Il n’y a que la première balle qui coûte.
Saluons au passage le courage de Chris Kraus qui sous couvert d’une fiction raconte à mots couverts l’histoire de sa famille. Outre Lorenz, son autre grand-oncle, Hans, qui finit patron de la Gestapo dans la banlieue de Cracovie et son grand-père, Otto – dont Hub, frère aîné de Koja est sans doute la réplique déguisée – firent tous trois partie de la Waffen-SS (3) et des Einsatzgruppen.
Dans La Fabrique des salauds, on nage d’entrée en pleine déréliction sociale, torchée de décadence familiale, le tout arrosé d’un humour caustique ou grinçant, ironique ou rigolard, même quand il s’agit de la Shoah.
Talonné par la mort, ledit Koja ressent l’impérieuse nécessité de vider son sac de saloperies dans l’oreille, d’abord fascinée et complaisante, avant que le dégoût lui fasse désirer une surdité salvatrice, de son compagnon de chambrée, Basti, dit Swami, un hippie bouddhiste trentenaire, à l’intellect de guimauve et à l’empathie revisitée karmique. On aurait aimé que ce Swami de pacotille, qui carbure au haschich, ait plus de répondant, non seulement pour alléger le récit, mais aussi pour l’oxygéner des réflexions qui viennent spontanément à l’esprit d’un lecteur doté de bon sens.
A commencer par la tragédie mythologique familiale…
– Son grand-père paternel Großpaping « pasteur têtu que les bolcheviks avaient mis dans un sac et plongé longuement sous l’eau, comme les petits chats », pour leur avoir balancé une pomme rouge, une « calville rouge d’automne ». La pomme devint le « Graal familial » dont la « dégustation sanctuarisée », formatera – à partir de cette « annus mirabilis » ainsi nommée par la mère de Koja – la psyché des deux frères. La pomme incarnera désormais dans un imaginaire partagé, le fruit « de l’honneur, de la loyauté, du temps et de l’éternité ».
Soit donc, pour la symbolique éculée de la pomme !
« Pour mon frère et moi, sa fin fut un début, le point originel et archimédien de notre vision du monde. Rien de ce qui devait se produire ultérieurement ne peut être pesé, ou simplement considéré, sans la pomme jetée dans un mouvement de rage… […] Pour mes parents, c’est le monde entier qui changea de face, se transformant en apocalypse de douleur et de culpabilité ».
Sa famille ensuite, style clan Addams. Une mère à la morale luthérienne, issue d’une aristocratie fin de race, un père artiste talentueux, « capable de désir mais pas de volonté », un indécis perpétuel érotomane qui se déguise parfois en femme. Une fratrie d’enfer. Son frère Hubert, dit Hubi ou Hub, le psychopathe ; Eva, dite Ev, sœur adoptée d’origine juive, manipulatrice et incestueuse, doublée d’une narcissique névrosée dans les franges de l’hystérie. Et enfin, lui, Koja le sociopathe.
Puis ses amours glauques : d’abord avec Ev, son épouse après avoir été celle de Hub. De son enfance d’orpheline à la maturité d’une adulte perturbée, elle divague dans un labyrinthe dichotomique dont l’irréalité frise néanmoins ce qui a pu réellement avoir été. Par exemple, le fait logique de travailler comme médecin à Auschwitz, convaincue d’y être utile, puis celui, tout aussi logique, de se transformer en chasseuse de têtes nazies, celles-là même qu’elle recevait chez elle ou avait côtoyé dans les camps, sa judéité l’ayant poussée, pense-t-elle, vers ce qu’elle juge être sa vocation humanitaire. Suivis de ses amours sadomasochistes avec Maja, agent du KGB et toutes les femmes en M (Mumu, Mary-Lou, Mandolika) et enfin, ceux fantasmés avec sa fille Anna. Mais peut-on parler de sincérité avec ce genre d’individu, incapable d’émotions ? Et prêter la moindre crédibilité à ses engouements amoureux ?
– Son job comme agent double, voire triple, bouffant à tous les râteliers avec une désinvolture consommée, trahissant sans état d’âme tous ceux qui croisent son chemin. Ses proches, ses amis, les Nazis, le KGB, la CIA, l’ORG, le Mossad, jusqu’à se faire circoncire pour endosser l’identité d’un Juif suicidé et convaincre ainsi les services secrets israéliens de sa bonne foi, tout en continuant de travailler pour le KGB.
Les deux frangins, qui se haïssent, feront de conserve une ascension fulgurante dans la SS et son sinistre Sicherheitsdienst (4) ou SD et beaucoup plus encore, car les deux partagent de multiples affinités avec le nazisme, Hub par ambition, Koja par faiblesse. A la différence de son frère Hub, l’idéologue psychorigide, à qui l’on ne peut nier la fidélité inébranlable à ses convictions, et par conséquent sa cohérence, Koja est un foutraque opportuniste, qui ne s’embrouille pas les neurones, ni avec les scrupules, ni avec les doctrines.
« De mon côté, dit-il, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je devins un bon nazi. Je ne m’en rendis même pas compte. Nombre d’entre nous en firent autant, presque à leur insu, car devenir un bon nazi était comme devenir un bon chrétien. Les bons nazis étaient une évidence. Il n’y en avait pas d’autres, et les choses se faisaient d’elles-mêmes ».
C’est un bourreau intelligent et pervers, toujours victime des circonstances, à la limite du déni : « On ne peut pas sérieusement nous reprocher d’avoir été nazis : il est logique de se tourner vers l’avenir, et on n’en choisit pas toujours la teneur, car tant que cet avenir n’est pas le merdier du présent, il ne s’agit que d’un espoir – l’espoir que les choses s’améliorent avec le temps ».
Lecture achevée, La Fabrique des salauds répond-elle à cette question : comment devient-on un fils de pute ?
Koja, lui, a une théorie nébuleuse sur le sujet, sans que l’on comprenne exactement où il se situe. Une colère secrète et salvatrice lui ferait défaut. « Je parle d’une haine illuminée qui, au lieu de nous détruire, nous conduit vers nous-mêmes, vers ce que nous sommes vraiment. La puissance purificatrice et subversive de la tempête, c’est seulement dans la haine qu’on la reconnaît… […] On peut être motivé par la faim, par la soif, par le besoin d’amour. Mais pas par le besoin de justice. À moins d’appeler ce besoin par son vrai nom. Et dans ce cas, on parle de colère… […] Car c’est la colère qui nous meut et nous met en branle… […] Cette colère illuminée est notre moteur, et employée à bon escient, elle permet de se rendre utile… ». Celle là-même qui met en branle Ev : « C’était par colère qu’elle traquait les nazis impunis, pas par amour du genre humain ». Et d’ajouter pour justifier justement le fait qu’il en soit un beau, de salaud : « Malheureusement, en ce qui me concerne, je n’ai pas su faire ce qu’il fallait. J’aurais dû apprendre la colère, car peut-être est-ce dans son absence qu’il faut voir la cause principale de tous les malheurs de mon existence… ». Ceux qu’il a causé, les meurtres dont l’assassinat du dernier amoureux d’Eva… Il s’en contrefout. A moins qu’elle ne réside dans sa perplexité : « Comment jouer les héros sans ruiner la fête ? Ce n’est pas possible. C’est soit l’un, soit l’autre ».
Mais putain disons les choses comme elles sont ! Arrêtons de tourner autour du pot des justifications à l’emporte pièce, qui n’en seront jamais. Comment justifier l’injustifiable ? Comment justifier que tout un peuple, les hommes comme les femmes, se mit à clamer d’une seule voix « Heil Hitler » et fonça tête baissée et mains assassines, le cœur décérébré et l’âme en deuil, dans la barbarie la plus ignoble. La question ne cesse d’interpeller.
Staline, Mao, Franco, Salazar, Pinochet, Videla, Kim Jong-Un, Erdogan… La liste, là aussi, est longue et incombustible. Hier encore, les Hutus massacraient les Tutsis, en suivant scrupuleusement des horaires de fonctionnaires ! Les génocides s’entassent dans nos mémoires comme autant de linceuls flippants, tandis que nous les regardons défiler en comptant rétroactivement les morts, avant de nous battre la coulpe et de demander pardon pour ces horreurs auxquelles on collabore par notre silence.
De quoi se tisse donc l’habit du salaud ? Le pire n’est pas dans l’époque ou le contexte, mais dans l’endoctrinement qui commence par la manipulation du langage comme l’explique magistralement Victor Klemperer dans son ouvrage LTI, la langue du IIIe Reich, « les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir ». Le langage totalitaire, hier celui du IIIe Reich, de Mao, de Staline…, celui des Turcs vis-vis des Arméniens ou des Hutus envers les Tutsis, comme celui des actuelles novlangues néolibérales mondialisées, modifie la valeur des mots et imprègne mécaniquement et insidieusement les esprits de l’idéologie qu’ils véhiculent. Au premier chef, ceux des intellectuels, les peuples étant en général des suiveurs d’idées plutôt que des donneurs d’ordre. On ne peut que le constater. Encore et encore.
Mais bon dieu ! Pourquoi ne se penche-t-on quasiment jamais sur ce qui fait que l’on ne devient pas un fils de pute, même lorsque la situation nous y prédisposerait ? Cette question n’est jamais abordée dans La Fabrique des salauds et c’est là où Chris Kraus aurait pu donner à son ersatz d’hippie une envergure de contradicteur, plutôt que d’en faire un punching-ball.
Pourquoi ne parle-t-on pas, ou si peu, de ceux qui résistent à un système qui s’acharne à faire de l’humain des sous-hommes et des esclaves ? Dédaignons ceux qui mettent les voiles au prétexte de leur courage. Parlons plutôt de celles et ceux qui restent, envers et contre tout, comme Victor Klemperer, et font œuvre de ce qu’ils sont pour dire « non ». Y compris au prix de leur propre vie. Partout. Dans tous les pays. Hier comme aujourd’hui. Il est vrai, ils sont rares et souvent anonymes.
Ceux-là, quel que soit le contexte et quelle que soit l’époque, n’obéiront jamais, ne cautionneront jamais ces appels à la folie haineuse qui enfournent ou découpent vivants à la machette d’autres êtres humains. Parce qu’ils sont maîtres de leur liberté et que dans ces moments-là, ils cessent d’être de gauche, de droite, d’extrêmes ou anars, chrétiens, juifs, musulmans ou athées, bouffeurs de caviar, de laitue ou de bœuf, Allemands, Français, Espagnols, Italiens, Portugais, Américains, Turcs, Rwandais ou Chinois. Dans ces moments-là, ils n’oublient jamais qu’ils sont humains. Juste humains. Envers et contre tout et tous. Avec pour seule boussole dans les tsunamis de barbarie qui soulèvent sporadiquement l’humanité, leur bon sens comme rappel à l’ordre. Pour les autres et pour eux-mêmes.
Le plus ironique de la chose ? Ce sont ceux-là que l’on qualifie de Justes et que l’on vénère comme des exceptions rédemptrices, pour être justement nous-mêmes, peut-être, des salauds ordinaires !
L’Histoire n’a jamais été une vérité.
Mélanie Talcott
(1) Otto Albrecht von Bolschwing : Quand la CIA recrutait des nazis comme espions
http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/28/01003-20141028ARTFIG00324-quand-la-cia-recrutait-des-nazis-comme-espions.php
(2) Barbie « Ce qui frappe le plus, c’est le jeu des services secrets occidentaux qui, après la guerre, ont tout fait pour protéger Barbie, devenu un maillon essentiel dans la lutte anticommuniste en Allemagne puis en Amérique latine. Le Counter Intelligence Corps (le CIC qui deviendra la CIA) recrute ainsi Barbie pour repérer les communistes parmi les Français installés en Allemagne. Plutôt que de le livrer à la justice française, les Américains préféreront l’exfiltrer. L’ancien SS gagnera la Bolivie. Au service des dictateurs, il deviendra un conseiller militaire écouté, mais également un vendeur d’armes hors pair pour le compte du BND. Une ascension fulgurante, qui ne prendra fin qu’après l’élection d’un président de gauche, Hernan Zuazo. Et encore, il faudra que la France de Mitterrand livre 2000 mitraillettes à La Paz pour obtenir enfin l’extradition du bourreau nazi.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/10/klaus-barbie-la-traque-la-seconde-vie-du-boucher-de-lyon_5460625_3246.html
(3) Waffen-SS : « Le corps numériquement le plus important de la SS fut la Waffen SS, c’est-à-dire la section purement militaire de l’Ordre noir, dont cinq cent mille Européens non allemands portèrent l’uniforme. L’origine de la Waffen SS remonte à la prise du pouvoir par Hitler en 1933. Poursuivant la reconstitution d’une véritable armée allemande, celui-ci crée, dès mars 1933, un bataillon d’infanterie affecté à sa garde, la SS Leibstandarte, placé sous les ordres du Bavarois Sepp Dietrich. Outre ce bataillon sont formées des unités en “disponibilité politique”, les Politische Bereitschaften, affectées aux Länder sous l’autorité des responsables locaux du parti. Ce sont des troupes de volontaires, entraînés par des officiers de l’armée, mais soumis au contrôle des cadres de la SS générale. Ce caractère militaire et non politique retient l’attention de Himmler, qui voit là un embryon d’armée politique dépendant de la SS. Il tente de convaincre le Führer de lui fournir les moyens de la mettre sur pied. Hitler l’autorise, en effet, à en augmenter les effectifs, mais sans revenir sur l’idée initiale d’une formation d’élite, avant tout militaire ».
https://www.universalis.fr/encyclopedie/waffen-ss/
(4) Sicherheitsdienst : ou SD fut créé dès 1932 par Reinhard Heydrich et son pouvoir augmenta avec celui des nazis sur l’Allemagne. Il était en compétition avec les SA qu’il aida à éliminer. En 1936, il fut divisé en Police de l’ordre (Ordnungspolizei-ORPO) et Police de sécurité (Sicherheitspolizei-SIPO). Ayant la tâche de détecter les ennemis réels et potentiels du Parti, il mit en place des centaines d’agents et des milliers d’informateurs. Après l’attentat contre Hitler en juillet 1944 son pouvoir quasi absolu de terreur (d’État) ne devant des comptes qu’à Himmler et Hitler fut encore renforcé avec la prise de contrôle de l’Abwehr.
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