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La Une CED

Jeux I - Déplacement d’air (par Charles Orlac)

Ecrit par Charles Orlac , le Lundi, 04 Novembre 2019. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

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Cohabitation

MOI : – Agnostique,

sur tout Rite je tiRe un trait,

Sur tout dogme,

même si ma Rime, c’est vrai

souvent se miRe

dans l’eau claire du ciel,

même si du fond de mon tRou

c’est le haut d’une touR

que toujours je vise.

La Styx Croisières Cie (IX) Septembre 2019 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 31 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Ère Vincent Lambert, An I

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

« On empile les nobles dans la trappe.

Père Ubu : Dépêchez-vous plus vite, je veux faire des lois maintenant.

Plusieurs : On va voir ça.

Père Ubu : Je vais d’abord réformer la justice […].

Plusieurs magistrats : Nous nous opposons à tout changement.

Père Ubu : Merdre. D’abord les magistrats ne seront plus payés.

Magistrats : Et de quoi vivrons-nous ? Nous sommes pauvres.

Père Ubu : Vous aurez les amendes que vous prononcerez et les biens des condamnés à mort.

La Tentation du trajet Rimbaud, Histoire impudente (1) (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 31 Octobre 2019. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

« Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant ».

A. R. Illuminations, « Enfance ».

 

Mon cher Arthur,

Je t’écris d’un pays du Sud jusqu’où tu serais sans doute allé un jour si tu avais vécu plus longtemps et que tu aurais détesté et maudit comme tu as détesté et maudit chacun des lieux par où tu es passé.

Je t’imagine sur ta civière dans ton ultime départ, le genou pourri et la fièvre au visage sous le dur soleil ou sous les pluies de là-bas, insultant les porteurs à la fois trop rapides et trop lents et regrettant déjà ce que tu abandonnes – ô Djami, Djami, quelle sorte d’intimité a pu être la vôtre ?

Projet Grèce, Lisiane Durand (par Marie du Crest)

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 30 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Théâtre, Espaces 34

Projet Grèce, Lisiane Durand, Editions espaces 34, septembre 2019, 90 pages, 15 €

 

J’aime les Grecs. J’aime La Grèce. Son continent et ses archipels. La Grèce est notre mère patrie, celle du théâtre, de la philosophie et de la poésie européenne. La Grèce antique et contemporaine.

Jacques Lacarrière en personne avait découvert la terre grecque d’abord en étudiant « classique » mais il y revint toujours en amoureux des vivants.

Je passai l’été 2015 entre la Grèce et la Turquie, témoin des itinéraires clandestins et dangereux des familles syriennes chassées de chez elles par la guerre, tentant de gagner les premières îles grecques, portes de l’Europe. Lisiane Durand, jeune diplômée de l’Ensatt, ouvre son texte Projet Grèce justement sur la période comprise entre le 15 juin et le 15 juillet 2015. La Grèce connaît alors une crise financière, économique et politique sans précédent. Le pays est montré du doigt par les instances européennes et mondiales comme le FMI. L’Allemagne devient la bête noire des Grecs : le pays puissant qui veut l’abattre.

La Littérature selon Bartre (par Yazid Daoud)

, le Mercredi, 30 Octobre 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Lors d’une causerie avec un ami, nous parlions de la définition de la littérature selon Barthes et Jean-Paul Sartre. En parlant, je dis « c’est ça l’idée de Bartre ». Un lapsus associant les deux noms. Ce jour-là, j’ai promis à mon ami d’écrire un texte intitulé La littérature selon Bartre.

S’il y a une chose qui a préoccupé les théoriciens de la littérature, c’est la définition même de la littérature. « Littérature » cela signifie exactement « chose écrite », mais la littérature telle que nous la connaissons, telle que nous l’admirons, est-ce tous les écrits ? N’importe quel écrit ? Certains théoriciens n’ont pas pu déceler des caractéristiques précises et spécifiques à la littérature. Jonathan Culler écrit « On pourrait conclure que la littérature n’est rien d’autre que ce qu’une société donnée traite comme littérature ». Et Northrop Frye avoue : « nous n’avons pas de vrais critères pour distinguer une structure verbale littéraire d’une qui ne l’est pas ». Pour lui, la littérature change selon les époques et les sociétés, elle n’a donc pas de spécificités. C’est la raison pour laquelle Northrop Frye élargit la littérature à tout ce qui relève de l’expérience verbale (roman, récit, chanson…). Est-ce là un défaitisme de la part de ces théoriciens ? La littérature n’a-t-elle donc aucun être ontologique ?