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Les Livres

Leadership & Coaching Global, Philippe Rosinski (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Jeudi, 21 Février 2019. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Leadership & Coaching Global, Philippe Rosinski, Editions Valeurs d’avenir, mars 2018, trad. Jean Taillardat, 385 pages, 28 € . Ecrivain(s): Philippe Rosinski

 

 

Le coaching, notamment en entreprise, est souvent considéré comme légèrement suspect, dans la mesure où calquer un mode d’emploi sur tous les individus, sans les analyser en profondeur dans la durée, paraît superficiel. Le coaching global, contrairement au simple coaching, prend en compte l’ensemble de l’individu, de sa santé physique à sa spiritualité. Ce type du coaching est en phase avec la société d’aujourd’hui et son changement de paradigme. Le monde est assurément complexe, il n’est plus possible de se contenter du modèle cartésien. Le corps ne peut être séparé de l’esprit. Ce mode de coaching s’imprègne du modèle holographique. Tout est interconnecté, chaque partie fait partie d’un tout et inversement. Ce qui évoque instantanément la conception spinoziste du monde. D’ailleurs, Spinoza y est cité plusieurs fois.

La Vache d’entropie, Ivar Ch’Vavar (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 21 Février 2019. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

La Vache d’entropie, Ivar Ch’Vavar, éditions Lurlure, janvier 2019, 136 pages, 16 €

 

Nature et culture

Après le lot de vœux et d’espoir du début de l’année, je reviens sur ma dernière lecture, et je commence seulement aujourd’hui cette chronique qui aurait dû voir le jour il y a plus d’une semaine. Ce qui est profitable dans un sens car je ne garde de cette Vache d’entropie que l’essentiel, et je peux vaquer de cette manière plus librement dans mes notes, prises au fil de ma lecture. Elle n’est d’ailleurs pas si ancienne pour être considérée comme un souvenir, mais assez pour imposer une distance propre à permettre de saisir ce que j’ai le plus distingué. C’est aussi un avantage ici car cette poésie part en étoile, or j’ai eu l’intention de titrer cette chronique de l’épithète : varia. Oui, ces poèmes sont convexes, si je puis dire, et leur foyer est variable, presque profus. Cependant l’essentiel reste quand même le traitement poétique de la nature et de la mort (l’on peut prendre le titre du recueil comme reflétant cette question : vache=nature, entropie=mort, même si c’est en soi trop simple pour venir à bout de ce recueil curieux et varié).

Scène de la vie conjugale, Philippe Limon (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 20 Février 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Gallimard

Scène de la vie conjugale, janvier 2019, 15 € . Ecrivain(s): Philippe Limon Edition: Gallimard

 

« Je lui ai encore demandé depuis quand elle avait eu l’intention de coucher avec quelqu’un d’autre pendant mon absence, si c’était seulement depuis qu’elle avait revu son ancien partenaire sexuel occasionnel d’autrefois par hasard, un soir de printemps, si c’était depuis qu’elle avait regardé les photographies du temps jadis, ou si, avant ça, elle avait déjà tout simplement envisagé de coucher avec le premier venu ».

Scène de la vie conjugale est un premier roman, publié par L’Infini, la collection que dirige Philippe Sollers chez Gallimard. L’éditeur écrivain nous confiait qu’il n’avait pas grand mal à décider de la publication d’un roman : « Il y a une voix ou pas premièrement, deuxièmement, il y a une composition latente qui se reconnaît, ce n’est pas seulement de savoir si c’est bien écrit, c’est de savoir si c’est composé comme en musique ». Scène de la vie conjugale est un roman qui a de la voix et du style, avec ses variations et ses vibrations de colère. Une voix et une composition qui sautent aux yeux.

Celui qui dut courir après les mots, Gil Jouanard (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 20 Février 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Biographie, Phébus

Celui qui dit courir après les mots, novembre 2018, 208 pages, 18 € . Ecrivain(s): Gil Jouanard Edition: Phébus

 

Signaler en épigraphe qu’on a aimé et qu’on aime, dans le désordre, Montaigne, Calet, Follain, Fargue et Supervielle, c’est enjoindre son lecteur à lire ce livre sous la bannière heureuse de ces dénicheurs d’enfance, si j’ose ainsi appeler ces poètes et prosateurs qui ont dû nourrir durablement notre Gil.

Bien sûr, passant du « il » au « je », sans en faire un jeu factice, Jouanard, avec ce long titre, tire de sa vie mission à comprendre, au-delà de ses propres signes, celle des autres, et loin, derrière, dans une volonté anthropologique de saisie des éléments (à l’aune de Bachelard), celle des ancêtres qui découvrirent pas à pas chasse, outils, langage, expression artistique.

De quoi une vie, pour celui qui la commente à l’âge respectable de plus de quatre-vingts printemps, est-elle tissée ? Du bois des ancêtres ? De cette insigne conquête des mots ? D’une timidité combattue à force de solitude et d’âpre lutte ? Ou encore de cette science personnelle qui pousse un être à se deviner très tôt, dans la forge des mots ?

Rose de cendres, Pilar Rahola (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 20 Février 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne, Belfond

Rose de cendres, novembre 2018, trad. catalan, Marie-Christine Vila, Isabelle Lopez, 279 pages, 20 € . Ecrivain(s): Pilar Rahola Edition: Belfond

 

Que savons-nous de l’histoire de la Catalogne ? Du point de vue du lecteur français, non spécialiste de l’histoire ibérique, peu de choses, en vérité. Pilar Rahola, romancière catalane, vient opportunément nous éclairer à l’occasion de la parution en France de son roman Rose de cendres.

Ce roman ne traite pas à proprement parler de l’histoire événementielle de la Catalogne. Néanmoins, il évoque des questions essentielles quant à la nature du séparatisme, catalan, aux composantes de l’histoire sociale de cette région.

Albert Corner est un homme d’origine modeste. De retour de la guerre d’indépendance menée à Cuba, il se fixe pour objectif dès son retour de s’enrichir, à tout prix et par tous les moyens, y compris  la criminalité. Pourtant, durant ce conflit, il prend conscience qu’il est catalan, et à ce titre, victime, tout comme les Cubains, de la domination espagnole, en manifestant de l’admiration pour cette poignée de soldats cubains qui résistent dans une plantation, l’Indiana, située dans la province de Guantanamo…