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La Une CED

Je ne vois pas l’oiseau, Jean-Pierre Chambon (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 10 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie, Al Manar

Je ne vois pas l’oiseau, Jean-Pierre Chambon, éditions Al Manar, ill. Carmelo Zagari, juin 2022, 64 pages, 16 €

 

 

Oiseaux mortels et immortels

Ce recueil de 5 textes de prose de Jean-Pierre Chambon, prend pour sujet les oiseaux. Mais, là, pas de bons sentiments ni autres sucreries mais des tétrapodes de sang, oiseaux qui s’articulent sur la relation humaine, qui enseignent en un sens sur l’homme, sur les sentiments humains, le bien et le mal. Ces oiseaux sont ensemble abstraits et concrets, mortels et immortels. L’on est plus au théâtre que dans la nature, car ces bipèdes manifestent symboliquement leur rapport à l’être humain, sachant que celui-ci s’explique à lui-même en conversant avec le monde du gibier à plume.

Cavafy, Une biographie, Robert Liddell (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Vendredi, 07 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Cavafy, Une biographie, Robert Liddell, éditions Héros-Limite, avril 2021, trad. anglais, Eva Antonnikov, 288 pages, 24 €

 

« Reviens souvent me prendre,

sensation bien-aimée, reviens me prendre –

quand la mémoire du corps se réveille,

et qu’un désir ancien tressaille dans le sang »

C. C., Reviens (1922)

 

La biographie de Constantin Cavafy (né en 1863 et mort en 1933, le jour de son anniversaire, d’un cancer de la gorge comme Freud) par Robert Liddell, sortie en anglais en 1974, a enfin été traduite en français par Eva Antonnikov, aux éditions Héros-Limite, en avril 2021.

Biribi, Georges Darien (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 06 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Roman

Biribi, Georges Darien, Editions de Londres, réédition format Poche, 2011, 360 pages 7,10 €

 

Biribi est un terme officieux qui désignait, non un lieu unique, mais un ensemble de compagnies disciplinaires installées dans des camps pénitentiaires, dans l’Afrique du Nord en cours de colonisation au XIXe siècle, où étaient déportés et internés les militaires français réfractaires ou indisciplinés.

Biribi est le titre d’un roman écrit en 1888 par Georges Darien et publié en 1890 par l’éditeur Alfred Savine, dont les éléments se fondent sur l’expérience personnelle de l’auteur.

« Le récit s’inscrit, dit en préface l’éditeur, dans la catégorie des romans et récits carcéraux, dont Le zéro et l’infini d’Arthur Koestler, Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski, ou encore Letter from Birmingham jail de Martin Luther King et les textes de Nelson Mandela. Il est aussi à l’origine du reportage d’Albert Londres sur ces mêmes camps disciplinaires, Dante n’avait rien vu, dont la publication entraînera la fermeture de… Biribi ».

Une lecture des Considérations morales d'Hannah Arendt (1) (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mercredi, 05 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques

Considérations morales, Hannah Arendt, Rivages Poche, 1996, trad. anglais, Marc Ducassou

 

La pensée pour quoi faire ?

Dommage que le titre original, Thinking and Moral Consideration, A Lecture, ait été amputé dans cette traduction de Marc Ducassou, par ailleurs agréable à lire, du mot « pensée ». La pensée est en effet au cœur de cet opuscule dans lequel Arendt rend « hommage à la capacité la plus haute et la moins visible : l’activité de l’esprit », comme l’annonce Mary McCarthy en préface.

Ces quelques pages signées de la journaliste et écrivaine étasunienne, amie fidèle jusqu’à la dernière heure de la philosophe, sont traduites par Nancy Huston. Souvenirs de la première, style de la seconde nous plongent un moment dans l’intimité d’Hannah avant que nous découvrions l’argumentaire de la philosophe Arendt, aussi documenté qu’original, sur la nature et la finalité de la pensée. Les caractéristiques les plus évidentes de la pensée pourraient, au premier abord, la disqualifier. D’une part en effet, Arendt insiste sur le fait que la pensée est hors de l’action.

Le Paradigme de l’art contemporain, Nathalie Heinich (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 04 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Essais, Folio (Gallimard)

Le Paradigme de l’art contemporain, Nathalie Heinich, Folio, avril 2022, 480 pages, 9,40 €

 

L’art contemporain pose problème, c’est le moins qu’on puisse dire, et, des Considérations sur l’état des Beaux-Arts (1983 déjà), à la « querelle de l’art contemporain » (titre d’un essai de Marc Jimenez paru en 2005), ce problème a pu se transformer en polémique. La question du goût et du sens à donner à l’art contemporain ne trouve pas de réponse claire, et à la fin d’un documentaire diffusé sur TV5 au début des années 2010, on pouvait entendre un conservateur dire d’un air malicieux que, en gros, il ignorait si l’art contemporain avait un sens, mais que s’il en avait un, ça valait la peine de le découvrir – façon malicieuse de botter en touche et empêcher tout débat.

Nathalie Heinich quant à elle aborde la question d’un point de vue sociologique, puisque telle est sa formation, depuis 1998, et son dernier ouvrage en date relatif à l’art contemporain, Le Paradigme de l’art contemporain, Structures d’une révolution artistique (2014) est aujourd’hui réédité avec un avant-propos inédit.