Valeurs
Je n’ai pas pu me détacher, à la lecture du dernier recueil de Gérard Titus-Carmel, de l’idée que le poète est aussi peintre. De ce fait j’ai analysé son écriture selon une grille plastique. Cela m’a été rendu possible par l’utilisation des couleurs par exemple. Ici, l’écrivain se concentre sur des cercles chromatiques schématiques (ce qui pousse cette poésie vers un temps à la fois nouveau, universel et archétypal) : le blanc, le noir, le gris, l’argenté, un peu de vert, du rouge et du mauve. L’auteur n’hésite pas à créer son poème grâce à des impressions lactescentes, du nacré, décrivant l’effet moutonnant des nuages, des lumières bleues et cotonneuses sur le métier du texte.
Deuxième entrée dans le recueil où encore l’on suppute que la relation peinture/langage est relation langage/peinture, une fusion. Cette ligne forte se retrouve çà et là. Donc, des images construites selon des points de fuite, des perspectives cavalières, des biseaux, des lignes, des angles, des parallèles, de la lumière et de l’ombre, du gras et du maigre, des arrêts sur image.