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La Une CED

Le Livre de la contemplation intérieure, et autres textes taoïstes, Anonyme chinois (par Didier Ayres)

, le Lundi, 07 Novembre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Asie, Poésie, Rivages poche

 

Tao

Le livre de la contemplation intérieure, traduit par Catherine Despeux, ouvre une fenêtre sur la philosophie de Lao-Tseu. De cette fenêtre on aperçoit les thèmes récurrents du Tao-te-King. Au reste, cette plongée dans le cœur du monde oriental, dans le chef-d’œuvre de la littérature chinoise, offre une vue sur l’aspect religieux du texte de Lao-Tseu. Il retrace ainsi une sorte de mythologie avec sa cosmogonie et peut-être aussi une eschatologie. Tout cela conduit vers le concept premier du taoïsme, c’est-à-dire, la Voie. Ces textes anonymes nous y invitent. Ils soulignent surtout l’alliance, délicate à comprendre pour un Occidental, de la philosophie et de la religion. Et même si les conseils d’ascèse de la Bible sont nos références ici, l’on voit nettement comment la poursuite de la Voie rejoint la notion de régénération chrétienne. Je dirai plus en faisant de l’exercice spirituel taoïste une forme de mystique – mystique hindoue, musulmane, juive, chinoise, chrétienne, donc universelle.

Courbure de la terre, Jonas Fortier (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Vendredi, 28 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Courbure de la terre, Jonas Fortier, L’Oie de Cravan, Montréal, mai 2022, 96 pages, 14€

 

« la pluie violette

sur la terrasse noire

minuit, le ciel foncé

comme le thé de la veille

seule au milieu de la cuisine

ma colocataire laisse couler

des larmes d’ouvrière

sur le calendrier

elle pense à son frère, dehors

les taxis sont couchés sur le dos » (p.85)

L’Art de la mémoire, Frances A. Yates (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 27 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

L’Art de la mémoire, Frances A. Yates, Folio, avril 2022, trad. anglais, Daniel Arasse, 640 pages, 14,90 €

 

La légende veut que le pharaon à qui fut présentée l’invention de l’écriture s’en indigna, car là où le scribe inventeur voyait une possibilité d’affranchir l’être humain des limites de sa mémoire, le roi y voyait une perte de celle-ci. Ce pharaon serait aujourd’hui horrifié car est arrivé à la mémoire humaine bien pire, selon sa croyance, que l’écriture : l’externalisation de la mémoire vers le numérique, cette délégation d’une partie des capacités mémorielles vers un disque dur ou vers le cloud. Pour faire simple, l’humain doit désormais juste mémoriser un chemin vers l’information et la nature de celle-ci, mais plus l’information en question ; de façon caricaturale, c’est se souvenir du dossier dans lequel sont conservées les photos de vacances, mais plus des détails des vacances en question. Et si le support numérique est perdu, le souvenir est perdu, c’est aussi simple que cela, puisque le cerveau s’est en quelque sorte déchargé de la nécessité mémorielle vers ce support, physique ou virtuel.

Triste Boomer, Isabelle Flaten (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mercredi, 26 Octobre 2022. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Triste Boomer, Isabelle Flaten, éd. Le Nouvel Attila, janvier 2022, 200 pages, 18 €

 

Isabelle Flaten nous présente dans son nouveau roman, Triste Boomer, publié en janvier 2022 aux éditions Le Nouvel Attila, sous forme d’une parabole, une vision féroce et ironique du monde contemporain. Pour cela, elle invente une forme surprenante d’écriture. Elle délègue à des objets inanimés le rôle de doublure comme dans un film en langue étrangère. L’auteur pourrait reprendre à son compte cette question qu’énonce Alphonse de Lamartine à la fin du poème Milly terre natale :

« Objets inanimés, avez-vous donc une âme

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »

Ces deux voix vont conduire le lecteur dans une aventure qui débute à un moment précis de la vie des deux personnages essentiels et qui va dérouler, au fil des pages, toute leur histoire. Celui-ci entre donc dans la narration de biais comme dans une fable insolite. Les personnages ne prennent la parole en leur nom propre qu’à de rares moments lors d’événements d’une importance exceptionnelle.

Don’t shoot in the air (par Jeanne Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mardi, 25 Octobre 2022. , dans La Une CED, Ecriture, Récits

 

Amis Français d’ici ou d’ailleurs, good morning ! Si le chien est le meilleur ami de l’homme, l’homme n’est pas le meilleur ami du chien, à Mayami. L’enfer est pavé de bonnes intentions c’est bien connu, enfer ou paradis, à vous d’en juger. Ici, le pavé est rare, le pavé est propre, le maître est discipliné, il ramasse derrière vous. Vous, c’est le chien mais attention, choisissez bien votre famille. Car plus elle est fortunée, plus vous allez en baver !

Premièrement, il vous faudra accepter les colorations violette, rose, jaune ou bleue, façon Art Déco surtout si vous avez le poil court, fin et frisé. Pour le reste, vous devriez apprécier à peu près tous les plaisirs de l’existence, canine… quoique. Il va de soi que si vous êtes un berger allemand ou un husky, bref un gros chien à poil long, vous allez souffrir. L’imaginaire génétique n’a ici pas de limites, idem côté accessoires. Laisses à paillettes avec mention walk with style, collier étrangleur, harnais façon Disco pour paramétrer vos itinéraires.