De la liquidité amniotique aux liquidités telluriques et respiratoires, les mots de l’artiste peintre Debora Stein, diplômée des Beaux-Arts de Florence, émergent du ventre de la page par la bouche, l’œil, l’oreille du Langage malaxant le monde cosmique dans lequel nous naviguons, immergés, connectés que nous sommes à chaque instant par toutes les ouvertures du souffle et de notre étonnement. Parcours initiatique intime, avec « les yeux grand ouverts » (E. Zalts, à plusieurs reprises en exergue) ou rêveurs, ce récit nous propulse en autant d’états possibles de nos émotions, de nos métamorphoses (bactérie, poisson, crabe), de nos espoirs… Anatomie d’une larme nous rappelle, depuis notre poche onirique ou depuis notre inquiétude ou mélancolie, le chant polyphonique et poétique de nos origines, étirant au fil d’un temps psychologique élastique (« tempus ») et de sa trame narrative, notre conscience ombilicale toujours vivante après le déchirement originel, jusqu’à la relier à l’énergie des cellules souches, vivaces, vivantes, « lieu de tous les possibles où se dissolvent l’espace et le temps » ainsi que le note l’artiste Anna-Maria Celli en quatrième de couverture. Des voix invisibles nous murmurent ici les vibrations en mots de nos absents, tissant ad aeternam les liens indéfectibles qui nous relient à eux :