Un homme, la vingtaine. La France sort de la guerre, lui de prison : il a purgé sa peine. Le gardien-chef l’appelle 34, mais on sait son prénom, Laurent, et on ne tardera pas à connaître son nom : Lavalette. On apprendra aussi bientôt la raison de l’incarcération : « J’ai tué un homme ».
On suit Laurent chez le percepteur. Il y récupère le pécule qu’il a gagné à la prison. Il cherche « une maison à femmes » (vingt-deux mois de continence, c’est long). Avenue de la Gare. Le prochain train pour Paris ? 17h18. Il n’est que 9h20, il faut tuer huit heures. Laurent entre dans un café :
– Vous avez du vin blanc ?
– Du rouge ! dit la femme. Vous voulez un canon ?
Une camionnette qui n’est pas de première jeunesse (« les pneus montraient leur toile et la bâche était rapiécée ») s’arrête devant le café. Deux hommes en sortent : un « énorme gaillard » (Armand de son prénom) ; le second plus âgé. Il se présente :