Ce roman du grand Shelby Foote, son dernier roman en date de 1978, a été publié pour la première fois en français sous le titre de « Septembre en noir et blanc », traduit par Jane Fillion pour les éditions 10/18 en 1985. Il est réjouissant de voir ce bijou réédité par Gallimard/La Noire, avec la traduction de Jane Fillion toujours, revue et corrigée par Marie-Caroline Aubert.
Décidément, Shelby Foote ne fait rien comme aucun autre écrivain. Dans ce roman, il s’attaque au genre « polar » mais aucun des codes connus de ce genre ne sont ici appliqués. Si bien que, si ce livre est un polar, alors tous les polars n’en sont pas. A travers l’intrigue qui tient September, September Foote va décliner toutes ses obsessions : le Sud bien sûr, son histoire, ses démons, les rapports entre blancs et noirs, la dérive des petits blancs pauvres vers le crime, les rapports sulfureux entre hommes et femmes et, toujours, en fond de tableau, l’Histoire des USA, la monographie du Delta, la mythologie sudiste.