Pour des raisons qu’on a peur de comprendre (y a-t-il un agenda caché ?), l’Occident en général, les États-Unis en particulier, se sont acharnés contre l’Irak, la Libye et la Syrie, dont les dirigeants avaient certes des défauts (la conversion du Proche et Moyen-Orient à la social-démocratie de type suédois n’est pas pour tout de suite), mais qui étaient des pays laïcs, où la pratique de l’Islam était fermement encadrée par l’État. Par conséquent, les tenants d’autres religions pouvaient y vivre librement. Le fondateur du parti Baas (au pouvoir en Irak et en Syrie), Michel Aflak, était un chrétien, de même que le ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz. En 1982, Hafez el-Assad mit brutalement un terme à l’expansion des Frères musulmans en Syrie. Saddam Hussein commença plutôt bien son « règne », avec une campagne d’alphabétisation massive, qui n’était pas sans évoquer celle menée par Mustafa Kemal en Turquie, avant – hélas ! – de saigner à blanc son pays dans un conflit absurde avec le voisin iranien et de se couper de son propre peuple. L’exécution de Saddam Hussein libéra le mauvais génie de la lampe, et l’Islam le plus rétrograde, longtemps comprimé par un régime policier, donna libre cours à sa sauvagerie. L’Irak, État artificiel, permettait à différentes communautés non-musulmanes de vivre dans des conditions à peu près sereines. Au XIXe siècle, un tiers de la population de Mossoul professait le christianisme et on y comptait 50.000 Juifs (le Talmud de Babylone fut élaboré sur ce territoire). Qu’en est-il aujourd’hui ?