En décembre dernier, j’étais à Alger invitée à participer à un forum sur le roman, en allant nous promener à la Casbah, on m’a agressée et on a volé ma chaîne mais pas ma main (pendentif).
Au commencement, dans le surgissement du Verbe, dans le flot du tumulte des mots, une main ; sur ma nuque, une main qui pendant un instant, un court instant, exaltait l’agréable senteur de la douceur, de la bienveillance ; la sensation d’une caresse comme un baume sur la vie.
Puis…
De nulle part surgit une main ; une main échappée des profondeurs de la nuit ; une main empreinte de la noirceur du jour ; une main tendre, amicale, clémente qui se mua en un torrent de violence, s’empara de ma chaîne en or et blessa ma nuque ; les traces de ce rapt commis parmi la foule, dans le crépuscule du jour fuyant, un jour de bonheur et de quiétude, sont encore visibles, comme la trace d’une douleur vive qui éprouve un malin plaisir à faire durer le déplaisir du souvenir traumatisant.