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Ecriture

Balance, par Joelle Petillot

Ecrit par Joelle Petillot , le Mardi, 01 Mars 2016. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

Bleues nos peines, bleues les morsures, bleues les larmes.

La tristesse balance et porte, dans le tangage vient la paix.

Le passé valse lente, l’avenir blanc d’écume.

Balance.

Les souvenirs se fondent. Vienne le moment où ils ne blessent plus.

Mer-horloge, vagues qui gomment.

Balance.

Volupté amarescente…, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 16 Février 2016. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Lorsqu’elle mourut, par une nuit d’automne, Yumma Yaya, cette femme dont le visage anonyme déambule dans mon esprit brûlant d’amour, fut élevée au rang de sainte par ses adorateurs qui étaient des membres puissants et riches de la noblesse benjoyienne. Quelques jours à peine après son décès, pour rendre hommage à celle qui fut leur oracle, ils érigèrent, sur le sommet de la Montagne Sacrée, un mausolée qu’ils baptisèrent Akham Lehna Negh – la Maison de Notre Bonheur –, où son corps, jamais décomposé, fut enseveli dans une pièce étroite, minuscule, toute rikiki qui ne se désemplissait jamais.

Jamais ?

Jamais ! Car cette femme, amour de mon espoir désespéré, avait la réputation de posséder des pouvoirs extra-ordinaires qui produisaient des miracles et faisaient envier les oracles du monde entier : des pouvoirs aux vertus réparatrices, des dons guérisseurs, des rêves hallucinatoires, des visions extrasensorielles, une ouïe surdéveloppée, le pouvoir de repousser les forces du mal et de les engloutir dans les eaux impures de l’abjection produisait des miracles.

En UN seul regard, par France Burghelle Rey

Ecrit par France Burghelle Rey , le Mercredi, 03 Février 2016. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Comme est en nous la poésie en moi est un regard est une foi En moi ce mystère d’écrire et de vivre poésie comme l’amour je définirai l’impossible jusqu’au bout de mes doigts qu’à fleur de peau déjà je sens comme j’effleure ce rosier au début de l’automne Je dis qu’on n’aime pas sans fleurs A l’heure où j’écris blanchit cette lumière qui semble ton regard Et ta vie est la Vie Je le dirai à tous ceux qui le savent à ceux qui ne le sauraient pas sinon grâce à ces mots

 

Avec le doute la peur et l’impossible à dire mais quand à me promener le long de ces arbres de cette rivière que j’aime j’arrive à me connaître, alors je te connais Et peu m’importe que tu m’aies à peine vue et à peine reconnue la beauté est plus forte et la tienne peut suffire celle qui me fait écrire née d’une seule seconde elle a nourri ma vie comme une graine prend racine C’est ma force au présent ma certitude mon je ne sais quoi

La main, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 29 Janvier 2016. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

En décembre dernier, j’étais à Alger invitée à participer à un forum sur le roman, en allant nous promener à la Casbah, on m’a agressée et on a volé ma chaîne mais pas ma main (pendentif).

Au commencement, dans le surgissement du Verbe, dans le flot du tumulte des mots, une main ; sur ma nuque, une main qui pendant un instant, un court instant, exaltait l’agréable senteur de la douceur, de la bienveillance ; la sensation d’une caresse comme un baume sur la vie.

Puis…
De nulle part surgit une main ; une main échappée des profondeurs de la nuit ; une main empreinte de la noirceur du jour ; une main tendre, amicale, clémente qui se mua en un torrent de violence, s’empara de ma chaîne en or et blessa ma nuque ; les traces de ce rapt commis parmi la foule, dans le crépuscule du jour fuyant, un jour de bonheur et de quiétude, sont encore visibles, comme la trace d’une douleur vive qui éprouve un malin plaisir à faire durer le déplaisir du souvenir traumatisant.

7 poèmes de "Porté par le silence", Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mercredi, 20 Janvier 2016. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Dans cet ici dressé vers l’aube à poindre,

qu’un seul des éléments se meuve et les autres sauront

appareiller, trouver cap par les termes

 

Quand tout s’attarde enlacé par la nuit

 

on offrirait au moins allant des verbes

des compléments marins, même approximatifs,

qu’il largue son gris-bleu et démarre