En surface, Louis rejoignait Kevin et Julien. Il jeta un bref coup d’œil à la trappe, puis se dirigea vers l’église, suivi des deux amis rouges de dépit et de colère.
De leur côté, Louise et Camille parvenaient, tout essoufflées, à la grange, se glissaient dans l’appentis et, de là, par le tunnel, arrivaient jusqu’à l’abri anti-aérien du moulin du bas.
Georges avait pensé attendre là que les choses se tassent. Il s’avéra aussitôt qu’il ne serait pas assez grand pour eux sept. Il hésitait devant la porte ouverte lorsqu’il perçut une sorte de grincement. Il crut d’abord avoir mal entendu. Il fit taire Pierre qui commençait déjà à grommeler, et il tendit l’oreille. Le grincement se renouvela. Il lui sembla percevoir un souffle d’air frais sur son visage. Il eut une bouffée d’angoisse. En hâte, il poussa Noé et Isabelle dans l’abri, avec Louise et Camille, et leur ordonna de s’enfermer. Il entraîna les deux autres dans la salle de commande et commença à tourner fébrilement les manettes sous les yeux d’abord éberlués de Pierre et de Tristan. Ils entendirent alors des pas dans le tunnel, des chuchotements. Ils devinrent pâles. Georges actionnait des leviers, tournait des roues dentées, sans parvenir à fermer la porte séparant les vieux tunnels de la zone du moulin. Un instant, il vit même avec effroi la porte de l’abri s’ouvrir.