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Ecriture

Clore (6), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 11 Décembre 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Il n’a pas de métier, il est très pauvre, et en plus il a une sérologie positive. Moi, je m’inquiète.

Ils ne travaillent pas chez Dassault aviation ?

Pourquoi ?

Ces tee-shirts orange.

Moi, je les trouve New Age.

C’est une des bizarreries médicales que j’ai pu voir lors de ma carrière. Une affection silencieuse depuis 35 ans, et que l’on parvient à soigner.

Hépatite ?

C.

Tu connais la galerie Gagosian ?

Tu veux rire. Matignon.

De Noirmont !

A un jeune peintre grenoblois, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 08 Décembre 2015. , dans Ecriture, La Une CED

 

– Toma, tu en es certaine, ce n’est pas un prénom ?

– Demande aux Turcs et tu verras ce qu’ils te répondront !

Geneviève expliqua alors qu’elle avait photographié sous plusieurs angles un de ces engins, le #3850, lors d’un séjour à Istanbul. C’était une sorte de petit camion qui pourrait faire penser à un jouet mais un jouet pour de vrai, spécialisé dans la lutte contre les manifestants. Peut-être d’ailleurs existait-il des versions miniatures à destination des petits garçons turcs des célèbres camions des forces de l’ordre ? Compact, massif, refermé sur lui-même par sa carcasse blindée qui descend même jusqu’aux roues. Il lui rappelait un peu les camions de transfert de fonds de la Brinks qu’elle évitait de suivre dans les rues, de peur d’une attaque, d’un braquage sanglant. C’est l’avant du Toma qui le rendait parfaitement monstrueux lorsqu’il était équipé d’un pare-buffle noir, partant non pas à la chasse aux herbivores ou félins de la savane, mais à celle des opposants, lorsque son pare-brise était protégé d’une lourde grille, comme une sorte de casquette ou de moucharabieh maléfique. Et c’était surtout son puissant « lance eau », pareil à une antenne d’un terrifiant insecte de science-fiction, implanté sur le toit de la cabine que tout le monde redoutait.

Clore (5), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 07 Décembre 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Un peu plus tard, dans un couvent. C’est un dimanche. C’est le soir, le début de soirée. Quelques visiteurs, sont-ce les mêmes personnes qui dialoguaient à l’acte I ? On ne sait pas au juste le but de la réunion. Est-ce la fête de Saint Benoît ? On ne sait pas. Il ne faut pas exclure un peu d’ivresse. Il y a beaucoup de monde, et on peut même imaginer engager des figurants pour faire un peu de foule d’où sortiront les voix des personnages incriminés. Ce qui permet de penser que les personnages de l’acte I se sont trouvés à un moment ou un autre pris par les effets de la fête qui a lieu ici. Cependant, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une abbaye et que le son des voix est alourdi, assourdi, feutré. Il y a peut-être aussi un groupe de touristes, lesquels viendraient pour un séminaire, un colloque, des rencontres professionnelles. Mais, c’est une supposition.

 

Français ?

Français.

Il est dit qu’une fois le fleuve franchi on a une belle vue sur le coteau. C’est pareil en Bourgogne, l’exposition des vignobles qui entraîne une lecture des paysages.

Onze poèmes de "Porté par le Silence", par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 30 Novembre 2015. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

2014-2015 (Ouvrage en cours d’achèvement)

 

Comme un accent qui de l’intérieur presse

davantage en rentrant son annonce

accumulée, tendue d’imaginables

au bord ou sur le point

 

Retenu différé qui vibre

 

et transmet à la tête basse et de côté

son équilibre instable un court laps

rétif à la suite

Clore (4), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

On peut considérer que les paroles qui suivent sont du même ordre que les précédentes, avec quelque chose en moins, comme si le texte diminuant, se densifiait et allait vers l’essentiel. Donc, il est tout à fait envisageable que l’acteur s’adresse directement au public, par exemple depuis un proscenium, comme si l’acteur pouvait parler aux spectateurs sans la convention de la scène, un peu comme le font les orateurs des Speakers’ Corner à Hyde Park. En tous cas, on doit sentir que quelque chose a changé dans la manière dont évolue l’action.

J’ai un peu peur. Vous savez comme dans Vargtimmen, où le peintre écoute cette minute. Écoutez. Vous entendez ? Cette minute. Juste pour se contempler, les yeux dans les yeux. Pour être convaincant. De la dépression. C’est comme cela que ça s’appelle. Pour moi, il y a une force, un mouvement violent, une puissance en surcroît, qui permet de poursuivre, vous savez, quelque chose comme le struggle for life. Une lutte. Parce que la mort n’a aucun attrait. Non, c’est juste un peu de peur. Le trac. Pour finir, on a tous conscience que ce n’est pas une invention, je veux dire, mourir. Le trépas, c’est ça, en vérité, que l’on redoute. Toi ? Moi ? Nous ? Nous. D’accord, nous. Le trépas c’est le trépas et c’est justement ce qui fait peur parce qu’avec la mort, tout est déjà fini, on ne peut rien regretter, mais au moment de disparaître, on croit que l’on peut changer encore, que l’on peut reprendre souffle. Écoutez. Écoutez ! Cette vieille chanson irlandaise. L’univers est trop petit. Trop confiné. C’est moche, non ? De mourir. C’est moche, n’est-ce pas ?