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Ecriture

Le Jardin de derrière (3)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 27 Novembre 2014. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Où Georges découvre ce qu’il y a sous la baignoire

 

Il poussa la baignoire sur le sol bétonné. Elle était bien plus légère qu’il n’y paraissait : du fer émaillé. La trappe faisait cinquante centimètres de côté. Elle était bordée d’acier. Une large poignée en acier brillait en son centre, au ras du béton. Georges l’agrippa, tira. La trappe était lourde, mais se souleva sans à-coups. Un bruit de mécanisme à ressort, un claquement puissant : la trappe resta dressée en l’air, exhibant une poignée identique de l’autre côté. Une odeur humide s’exhala par l’ouverture. Georges y mit la tête. Il distinguait une sorte de caveau, un cube en béton de peut-être deux mètres de côté, ou un peu moins. La lumière qui entrait par la porte laissait distinguer une ouverture arrondie, dans l’une des parois.

S’y faire, c’est tout

Ecrit par Sylvain Gau-Gervais , le Mercredi, 26 Novembre 2014. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

 

 

 

 

dans ma tête c’est un désordre

aux hordes de fantômes

aux segments flous

oh !… une ombre,

deux,

plusieurs et qui glissent

je ne crois pas que je suis fou

En écho du poète

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Samedi, 22 Novembre 2014. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Vous prenez un texte, vous le recréez à votre façon en le lisant / & vous en arrêtez le cours / d’un coup d’arrêt de lecture / net. Un coup dans les jarrets d’un mot. Pour en imaginer la suite au long cours / des images… Quand vous le reprenez,

--- vous êtes, vous êtes

enfoui / enfui dans la cage de transport / du chien. Vous serrez les poings, vous écoutez. Vous lèchent les abords de la nuit, pour y voir de plus près / au plus loin. Vous êtes---

recroquevillé parce que vous n’êtes pas un chien. Aux aguets de la tête aux pieds, cœur-tendresse / cœur d’Orage ; parce que vous n’êtes pas un chien mais, le croyez-vous vraiment ?---

Parce que vous êtes---

vous êtes LE chien, puisque vous vous inquiétez pour le chat. LE chat, parce que vous aimez le poisson rouge. LE poisson rouge, parce que vous regardez nager dans le ciel / un oiseau rouge, au cri cœur-d’Orage.

Le Jardin de derrière (2)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Jeudi, 20 Novembre 2014. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Où Georges rencontre les indigènes

 

Tôt le lendemain, par un joli temps de mai, Georges alla faire quelques courses chez Auchan. Le parking était à moitié vide, en ce dimanche matin. Devant les portes du magasin étaient exposées de lourdes tables de jardin, des auges de pierre et deux bétonneuses. La peinture un peu écaillée, avec des traces de rouille, elles semblaient avoir passé l’hiver là, sur ce parking, et leurs tréfonds retenaient peut-être un peu de neige mêlée aux feuilles de l’automne dernier. Georges médita devant elles. Il était tenté par le petit modèle. Ou une auge en plastique suffirait-elle, pour commencer ? À moins qu’il ne casse tout ce béton pour planter du gazon. Ce serait un gros chantier, et il ne savait pas trop comment s’y prendre. Il regarda autour de lui les hommes qui entraient et sortaient du magasin, remontaient dans leur voiture ou poussaient des caddies devant eux, en jogging ou en jean, leur pull à col camionneur aux manches relevées au-dessus du coude. Sauraient-ils le lui dire ?

Le Jardin de derrière (1)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mercredi, 12 Novembre 2014. , dans Ecriture, Ecrits suivis, La Une CED

 

Où Georges prend un congé

 

La pièce avait une odeur humide. Devant lui, un couloir s’enfonçait dans la pénombre. Les murs étaient lépreux, le coin cuisine, à sa gauche, marquait son âge. Du bois sombre, des meubles massifs, le carrelage beige piqueté de brun sur les murs, quelques fleurettes décoratives. Il fit un pas de côté, se heurta douloureusement la jambe à la table basse, grimaça, se passa la main sur le front. Il se retourna et sortit de la maison.

Sur le balcon de pierre, les mains agrippées à la rampe de fer, les yeux papillotant dans la fraîche lumière de ce matin de printemps, il regarda le panorama de champs et de bois qui s’offrait à lui de l’autre côté de la route. Sur sa droite, assez loin, en haut d’une colline pierreuse surmontée d’un bois, il distinguait le clocher gris et pointu d’un autre village. Au-delà de la cour bétonnée, au-delà de la route, un pré, son pré, clos d’un muret. A côté, un peu en contrebas, un autre pré, où vagabondaient des poules et des dindes.