le ravissement
parce que l’instant d’écrire est une espèce d’apogée, de point haut qui surplombe la réalité, la chose dite
c’est dans cet esprit que je parle d’un ravissement, d’une dépossession de soi par une activité sans corps, dématérialisée, inerte en un sens
déprendre, se défaire, se décaler soudain dans la masse forte et vivante du réel, pour saisir, étreindre, ôter, couper aussi en quelque sorte, revivre
produire du langage
c’est une sorte d’opération d’alchimie, une sidération, comme est étrange dans le meilleur des cas de faire sortir une langue de cristal du milieu du tourbillonnement instable du réel
c’est donc une forme violente qui accompagne l’écrire