« Mon ami Jacques Vaché disait : “L’art n’est pas une sottise. Presque rien n’est une sottise. L’art doit être une chose drôle et un peu assommante : c’est tout” », André Breton (Juin 1919)
On sort à peine de la première Guerre mondiale. Il s’agit, pour l’essentiel, de la naissance et des premières évolutions du mouvement Dada, inspiré par Tzara, le dynamiteur absolu. L’introduction d’Henri Béhar situe clairement les choses, et ses notes au fil des pages, abondantes, circonstanciées, nous en laissent deviner ou nous en font mieux connaître les aléas et difficultés.
On est, surtout, dans des projets rarement aboutis, des échanges de textes et d’illustrations pour diverses revues, des rendez-vous manqués ou pas. Avec Francis Picabia, la correspondance est souvent plus animée et divertissante. Néanmoins, n’exagérons rien : on se connaît depuis peu, on s’observe, et d’une certaine façon on marchera sur les plates-bandes de l’autre à la première occasion. Breton est dans le deuil quasi éternel de son ami Jacques Vaché, lequel, dans ses Lettres de guerre, avait parfaitement deviné, Henri Béhar nous le rappelle,