Échelle de Richter, échelle de toit, échelle de Jacob, échelles d’évaluation, échelle de fortune, échelle du bonheur même entend-on curieusement en ce 21e siècle… (Quelques degrés) sous-titre le poète-éditeur Alain Wexler pour annoncer la magnitude générale de ce recueil publié dans la collection Les Écrits du Nord aux Editions Henry, Échelles. Quelle énergie libère ces poèmes et quelles échelles gravissent-ils pour dénicher les mots, « des œufs entre les dents » cueillis dans l’arbre d’altitude, jusqu’à nous embarquer jusqu’aux hauteurs de la genèse, du poème absolu ?
Poésie de magnitude générale : celle des échelles poétiques – géolocalisable : l’échelle de l’arbre, qui « s’enfonce dans la fourche aux oiseaux » ; musicale ; échelle de la nuit ; de la hauteur féminine (« l’échelle, timide de nature / Procède par degrés. / Ensuite, la femme / Devient l’échelle de l’homme ») ; télescopique ; l’échelle empruntée par l’escalier ; l’échelle des jambes… – notre vie courante n’est-elle pas ainsi affaire de quelques degrés, mesure de marches enjambées, osées, manquées, perceptions graduées ou de dégradés dans le cercle chromatique de nos existences où chacun rame pour tenter d’avancer ?