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Poésie

Poèmes, Natsume Sôseki

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 27 Novembre 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Japon

Poèmes, éd. Le Bruit du Temps, 2016, trad. chinois Alain-Louis Colas, 400 pages, 28 € . Ecrivain(s): Natsume Sôseki

 

Sôseki, plus connu sans doute comme romancier (Je suis un chat ; La Porte ; etc.), se voit ici pour la première fois publié en français pour ses 207 poèmes, écrits sur une longue période, de l’adolescence à sa mort en 1916, à 49 ans.

L’édition trilingue, copieuse en poèmes, copieuse en commentaires (sous la plume de A. L. Colas), en chinois classique, japonais, français, révèle un talent sûr, qui maîtrise les formes brèves (quatrains, huitains, entre autres, parmi les plus nombreux) et donne à ce lent cheminement aux abords du monde, de la nature, à la quête du soi, une allure de journal, proche de celui d’un Bashô, par exemple.

Notations pures, effets de saisons, sensations d’être traversent ces textes empreints autant de justesse que de constats paysagers et intimes.

Œuvres romanesques précédé de Poésies complètes, Blaise Cendrars, en la Pléiade

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 24 Novembre 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La Pléiade Gallimard

Œuvres romanesques précédé de Poésies complètes, novembre 2017, Édition publiée sous la direction de Claude Leroy, 2912 pages, 115 € . Ecrivain(s): Blaise Cendrars Edition: La Pléiade Gallimard

 

Selon la légende, Freddy Sausey devint poète à New-York dans la nuit du 6 avril 1912. Pour honorer cette révélation il change de nom : Blaise Cendrars naît. Néanmoins, dans Panama ou les aventures de mes sept oncles, il donne une autre voie à la gestation de l’œuvre : « C’est le crash du Panama qui fit de moi un poète/ C’est épatant / Tous ceux de ma génération sont ainsi /Jeunes gens /Qui ont subi des ricochets étranges ».

Il ne faut pas prendre bien sûr ses aveux au pied de la lettre. Mais – et justement – tout Cendrars est là. Non seulement il refuse de jouer « avec des vieilleries » et entame son parcours. Il s’agira pour lui de casser « la vaisselle » et surtout de ne cesser de s’embarquer vers l’ailleurs pour « tuer les morses » ou – sous d’autres climats – de craindre les piqûres de la mouche tsé-tsé.

Rouge sang-dragon, Colette Prévost (2ème critique)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 21 Novembre 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Les Vanneaux

Rouge sang-dragon, avril 2017, 80 pages, 15 € . Ecrivain(s): Colette Prévost Edition: Les Vanneaux

 

Dire « le tremblé de la lumière / l’épaisseur vivante de l’espace », c’est ce à quoi s’emploie Colette Prévost.

Qui cite Henry Bouillier et son introduction à l’édition critique des Stèles de Victor Segalen, en ouverture de Rouge sang-dragon : « On voudrait pouvoir définir avec rigueur les rapports entre les combinaisons de volumes, de couleurs, de son, et l’ébranlement affectif qu’elles provoquent dans le cœur de celui qui les contemple et qui les entend ».

Et Colette Prévost d’ajouter : « Cet “ébranlement affectif” m’a frappée lorsque j’ai vu les tableaux de Max Mitau, plasticien bordelais, qui puise son œuvre à pleines mains dans les pigments purs. Ses tableaux m’ont forcée à l’arrêt debout, face à leurs faces comme l’exprimait Victor Segalen à propos de ses Stèles. Dans l’œuvre de Mitau la lumière traverse le minéral, coloré ou ténébreux, comme l’œil de la stèle de bois qui ornait certaines stèles percées d’un trou rond par où l’œil assuré du ciel lointain vient viser l’arrivant. Je me suis sentie transpercée, à nu. Mitau, forgeron ou alchimiste, je ne sais… le pigment sang-dragon, exsudat de l’arbre sang-dragon, l’étrange dragonnier de l’île de Socotra au large du Yémen, donne ce rouge puissant, alchimique, ou celui de l’atelier-forge… ».

Les jouets rouges, Jacques Cauda

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 20 Novembre 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Les jouets rouges, éd. Contre-Ciel, 2016, 37 pages, 12 € . Ecrivain(s): Jacques Cauda

 

L’œuvre peinte serait-elle objet créé dans ce purgatoire ab et ad vitam aeternam au cœur duquel nous sommes jetés pour avoir commis le crime de l’amour ? Drôle de question, étrange idée ! Quoique, complices, nous le sommes bien, dixit un certain Charles Baudelaire, dont la citation extrait de Mon cœur mis à nu paraît en exergue des Jouets rouges : « Ce qu’il y a d’ennuyeux dans l’amour, c’est que c’est un crime où l’on ne / peut pas se passer d’un complice ». L’œuvre peinte aborde la bouche d’Eros jusque dans ses éclats de salive et sève saisies, face surfigurée, dans le précipice effroyable de l’étreinte amoureuse.

« J’ai toujours un conseil sur moi : “Mon pote, ne t’embarrasse pas des choses qui appartiennent aux yeux en les faisant passer par les oreilles, car tu seras dépassé et de loin par l’œuvre du Peintre !” Conseil de Léonard de Vinci à l’Écrivain que je suis. C’est pour ça que j’ai choisi la peinture. Pour les tenir par les hanches et jouir d’un coup, brutal, un bâillement d’effroi, en faisant s’évanouir dans leur bouche l’existence de Dieu ».

Ruines, Perrine Le Querrec

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 17 Novembre 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Tinbad

Ruines, 2017, 64 pages, 12 € . Ecrivain(s): Perrine Le Querrec Edition: Tinbad

 

Blaise Cendrars affirmait dans Bourlinguer, en 1948 : « on ne dira jamais assez la part du féminin dans l’écriture ». Des femmes, à la fois écrivains et artistes, marquèrent en effet d’une présence et d’une encre indélébile l’histoire de la littérature et des arts – Joyce Mansour, Nelly Kaplan, Frida Kahlo, etc, Unica Zürn :

 

« Nora Berta Unika Ruth

Devenue Unica l’Unique

La secrète et la discrète

Devenue Unica l’Unique

La ficelée et l’échevelée