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Poésie

Les 100 mots de la poésie, Jean-Michel Maulpoix

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 04 Juin 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, PUF

Les 100 mots de la poésie, coll. Que sais-je, mars 2018, 128 pages, 9 € . Ecrivain(s): Jean-Michel Maulpoix Edition: PUF

 

En expert de la poésie, du lyrisme contemporain, professeur de ces matières en Sorbonne, Jean-Michel Maulpoix (1952), poète reconnu (Une histoire de bleuL’hirondelle rouge, dernier livre de poèmes doublement primé), se fend avec brio d’une étude sur la poésie, en cent mots choisis pour l’explorer de fond en comble, subjectivement, il va de soi, défendant ses poètes (Rimbaud, Mallarmé, Rilke, Michaux, Bonnefoy, Deguy…), s’en inspirant par des citations pour fouailler dans le corps vaste des poésies. À la vision longtemps univoque et classieuse de la poésie, comme si c’était un langage unique, une fois pour toutes bardé de symboles, de formes fixes et de médailles, il répond d’une investigation éclairant formes, tons, modes, écoles, modalités, langages, figures de style, ainsi que la réception – selon les époques et les mentalités – de ce travail « poiétique » « qui déborde de la page » tout en la cadrant d’une manière originale.

Soleil se mire dans l’eau, Philippe Thireau (Haïkus), Florence Daudé (Photographies)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 04 Juin 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, Z4 éditions

Soleil se mire dans l’eau, Philippe Thireau (Haïkus), Florence Daudé (Photographies), 2017, 141 pages, 36 € Edition: Z4 éditions

 

 

Poisson sautillant du cœur dans les herbes folles. Que les herbes folles du poème, « prisonnières » délivrées par le Langage, captent dans les « joyeux tourbillons » des saisons. Courts poèmes en capture, comme l’œil photographique en prise sur la « fraîcheur de l’instant ».

Le mouvement saisit d’emblée le réseau des photographies et se tisse dans les mailles des mots pour en faire surgir, comme des ronds dans l’eau, des reflets aux remuements calmes ou plus vifs accordés aux battements du cœur. Cœur qui bat, cœur qui s’ébroue, cœur-soleil ou de nénuphar qui pulse, cœur enfoui sous les eaux et qui saigne, cœur « battant chamade », cœur qui prend l’eau, et qui « surgît »

Avènement d’un rivage, Jacques Guigou

Ecrit par Marc Wetzel , le Jeudi, 31 Mai 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, L'Harmattan

Avènement d’un rivage, mars 2018, 66 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jacques Guigou Edition: L'Harmattan

 

« Déplacé par les courants du Rhône

le rivage revient

chargées ou lestes

les saisons de son passé

signent ses lignes à venir

altérés insatisfaits

les sables de Petite Camargue

n’en finissent jamais

de faire des avances à la mer » (p.11)

L’Epreuve et le baptême, Jacques Demaude

Ecrit par Patrick Devaux , le Mercredi, 30 Mai 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

L’Epreuve et le baptême, Le Taillis Pré, Poésie, mars 2018, frontispice Jeanne-Marie Zele, 122 pages, 14 € . Ecrivain(s): Jacques Demaude

 

Comment définir autrement Jacques Demaude que par « marteleur d’éternité », lui-même étant cet écrin d’absolu qu’on ne prête qu’aux grandes références, l’auteur se ressourçant depuis longtemps auprès d’autres grandes voix telles celles de Marcel Hennart, Michel Defgnée ou Max Elskamp.

Cet auteur éponge la nuit pour en transcender la lumière, celle qui nous continue, la « mort » n’étant qu’un vain mot : « charmer la lumière incréée ».

Sensible à l’élan du moindre mouvement poétique mais avec une prudence de Sioux car si « les branches surabondent, les fruits nous sont mesurés ».

Enfant littéraire de ce « Créateur » où « ratures sous les ratures, nous irons peut-être graver la lumière perpétuelle ».

Comme résonne la vie, Hélène Dorion

Ecrit par France Burghelle Rey , le Mardi, 22 Mai 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Comme résonne la vie, éd. Bruno Doucey, février 2018, 80 pages, 13 € . Ecrivain(s): Hélène Dorion

 

Le dernier recueil d’Hélène Dorion a été publié en France quelques mois seulement avant que ne soit à l’honneur le Québec au 36è Marché de la Poésie.

Les premières pages déjà parues en livret aux éditions du Petit Flou sous le titre également de Tant de fleuves seront relues avec bonheur.

Avant de développer ce qu’annonce l’incipit :

et comme résonne étrangement l’aube

à l’horizon, enfin résonne la vie

la poète, au moyen des groupes verbaux anaphoriques « on voudrait » et, plus loin dans le texte, « on consacre », exprime l’interaction forte entre le rêve et la réalité sous le signe à la fois du désir et de la possession. La douleur puis la renaissance qui souvent lui succède n’empêchent pas le paradoxe que les mots lus et écrits font surgir :