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Poésie

Je danse encore après minuit, Florentine Rey (par Cathy Garcia)

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 10 Octobre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gros Textes

Je danse encore après minuit, 2017, 60 pages, 9 € . Ecrivain(s): Florentine Rey Edition: Gros Textes

 

La première fois que j’ai lu Florentine Rey, c’était dans la revue Traction Brabant et aussitôt son nom est resté. Elle m’avait envoyé des textes pour la mienne de revue, mais en début d’année mon ordinateur est mort en les emportant avec lui, aussi ce fut un vrai plaisir de recevoir un recueil entier de Florentine, publié par ce cher Yves Artufel et ses éditions Gros Textes.

Florentine Rey est de ces magiciennes qui distillent en secret dans leur cuisine la poésie du quotidien, une bonne eau de vie qui vous arrache la gorge en passant, mais vous réchauffe le ventre. Pas besoin d’aller chercher on ne sait quels fruits rares ou épices coûteuses, tout est là sous la main, y’a qu’à faire avec, mais ce n’est pas si facile que ça de faire de la gnole buvable avec le gris des jours. Cela permet par contre, indubitablement, de danser encore après minuit, comme dit dans le titre du recueil avec un clin d’œil appuyé à Cendrillon. La nique aux douze coups, à ce qui veut nous enfoncer, nous maintenir dans les cases obligatoires, et le poème d’ouverture a déjà tout dit :

Pyramides de l’œil, Bruno Sibona (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 08 Octobre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Pyramides de l’œil, Editions PhB, mai 2018, 83 pages, 10 € . Ecrivain(s): Bruno Sibona

 

Bruno Sibona parcourt l’imaginaire, en long, en large, en travers, en hauteur et en profondeur. En ses voyages tous azimuts, bousculant, bouleversant et tordant les aires spatiales et les ères temporelles, il vous entraîne dans un lire-délire extravagant où les éléments, les détails, les informations, vos connaissances de l’Histoire et votre vision du monde se télescopent, entrent en fusion et en fission comme les ions fous, cursifs et frénétiques d’un réacteur nucléaire incontrôlé, puis se réassemblent sous des formes inédites, de la molécule à la galaxie, en un univers totalement recomposé.

Le titre d’un des poèmes illustre parfaitement ce découpage : Cheval et chariot se séparent.

Impressive opération de dissociation…

La vision, évidemment jamais statique, défile comme les images d’un film tournant à toute allure. Elle vous a tantôt un air de pré-apocalypse, tantôt un aspect de la planète d’après la fin de l’homme, où se profile une évolution inversée des espèces animales vers un retour à la matrice marine originelle.

De la main à la chute, Marine Gross (par Cathy Garcia)

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 01 Octobre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

De la main à la chute, Le Citron Gare, août 2018, 90 pages, 10 € . Ecrivain(s): Marine Gross

Sublimes photos en noir et blanc de l’auteur qui mettent l’eau à la bouche, j’avoue cependant avoir eu du mal parfois à trouver l’accroche, à trouver l’ouverture pour pénétrer dans cet univers qui semble se dissoudre au fur et à mesure où il apparaît, parfois l’impression qu’un trop de mots, même si les textes sont très courts, vient noyer le lecteur pour lui cacher quelque chose qui n’est peut-être pas dit. Une seule lecture ne suffira pas, De la main à la chute est le genre de livre qui ne se livre pas aussi facilement. Il commence par une série de poèmes numérotés, où il est question de filles, mystérieuses, nombreuses, très nombreuses et cet ensemble a un écho quasi eschatologique.

Dans le prologue il est indiqué :

« Épopée métallique d’une bande de filles

Traversant une vallée de cendres

Avec sous les pieds

Un peu de ciel

Presque dissous »

Né du limon, et Dérives, Claude Louis-Combet, Elisabeth Prouvost (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mardi, 25 Septembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Né du limon, et Dérives, Fata Morgana (2017 et 2014)

 

Enfer ou paradis qu’importe

Après Magdeleine à corps et à Christ chez le même éditeur, le « couple » que forment en littérature Claude Louis-Combet et la photographe Elizabeth Prouvost poursuit sa quête de l’indicible et des gouffres du corps.

Au Golgotha d’hier comme dans les bouges d’aujourd’hui, les deux créateurs insultent l’ordonnateur du guet-apens céleste. Par ce dernier, il n’y a pas de pécheresse qui soit sauvée, il n’y a que des vautours migrant des cieux de Galilée, de Judée, au bordel où officient les Edwarda en ordinatrices de coïts cérémoniels.

Les deux compagnons de l’obscur allongent des chevelures là où les corps sont en gésine. La plaie et le couteau sont laissés dans l’ombre d’un grand vide noir que Marie-Madeleine bariole de son sang. Et le poète invente des maisons closes refuges où s’entendent les bruissements d’amants qui ne cherchent pas forcément à regagner le ciel – qu’il soit de lit ou d’azur.

Les Paroles Communes, Lancelot Roumier (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 21 Septembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Les Paroles Communes, Lancelot Roumier, Editions La Renverse, 2017, 120 pages, 15 € . Ecrivain(s): Lancelot Roumier

 

Lancelot Roumier, poète obsédé-possédé par le MOT, fait partager en publiant ce recueil aux Editions de La Renverse sa fascination pour le langage, ses mécanismes, ses fonctions, son rôle social, ses limites en matière de communicabilité entre émetteur et récepteur d’une part, entre la chose et lui d’autre part et, subtilement, sa nature dans les relations qui le constituent en tant que tel entre référent, signifiant et signifié selon les concepts saussuriens.

L’ouvrage est en fait une somme de trois recueils :

– Les Paroles Communes

– La Carte des Eaux

– Album photo