Identification

Poésie

L’éclipse de lune de Davenport et autres poèmes, Jim Harrison

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 21 Mars 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, La Table Ronde - La Petite Vermillon

L’éclipse de lune de Davenport et autres poèmes, janvier 2017, trad. américain Jean-Luc Piningre, édition bilingue, 192 pages, 7,10 € . Ecrivain(s): Jim Harrison Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Sans être en rien lyrique ni romantique, le poète-romancier Harrison en pur réaliste réussit à nous convaincre, le temps de la lecture de ses poèmes, de faire un bout de trajet américain avec lui. En Amérique profonde, cela va sans dire, tant les poèmes regorgent d’allusions à ces terres de solitude, pleines d’animaux (pumas, coyotes, corbeaux), à l’heure où Jim se donne un rien de vitalité en humant l’air de lune, la tombée du soir, en décrivant les alentours de son chez soi.

J’ai lu que dans

l’immensité sauvage

le vieux Nieh dressa un tigre des montagnes

à porter son bois pour le feu.

Le poète recueille le menu, l’infime, les vibrations, les altérations de l’air, les violences communes, et distille une mélancolie de fin du monde, où il se sent devenu trop vieux pour vivre les changements.

Entre, Philippe Jaffeux

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 20 Mars 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions Lanskine

Entre, 2017, 12 € . Ecrivain(s): Philippe Jaffeux Edition: Editions Lanskine

 

Philippe Jaffeux ou la poésie fracturée

Comme il reste difficile d’englober l’expression entière du dernier recueil de Philippe Jaffeux, on pourrait accéder cependant à cette œuvre poétique grâce à deux moyens : une étude horizontale et une étude verticale, car les deux lignes de lecture sont souhaitables. Et tout d’abord, au niveau horizontal, où l’on voit à l’œuvre une fracture du poème, des écrits discontinus par des dispositifs graphiques divers – qu’il s’agisse de triangles/mastabas, ou de carrés/formes suprématistes, ou encore de cercles/trous – on devine là une éruption formelle, un jaillissement graphique. De fait, nous sommes confrontés au hasard, à un certain hasard – comme un coup de dés – mais surtout confrontés à une rigueur méthodique qui a dû requérir une attention soutenue au travail éditorial du livre.

Horizontale encore, cette qualité de la prose qui s’organise comme autant de vers mis bout à bout, sans ponctuation, mais avec des espaces à la fin des phrases et des majuscules à la nouvelle phrase – un retour à la ligne comme pour un nouveau vers. On respire ainsi au souffle même de l’auteur qui, lui, scande sa langue sur un rythme personnel et avec suffisamment de méthode pour, à la fois, interroger la rhétorique et ne pas se livrer entièrement à l’application d’un système.

Emoi enn Perle, Rekey Poem, Prisheela Mottee

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique

Emoi enn Perle, Rekey Poem, éd. Norêvya (Maurice), janvier 2017, 15 pages (en vente dans les librairies Bookcourt) . Ecrivain(s): Prisheela Mottee

 

C’est un tout petit recueil qui vaut la peine qu’on lui accorde quelque attention.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière et zébré d’ombres.

C’est un tout petit recueil qui rit et qui pleure.

 

Prisheela Mottee est jeune.

Prisheela Mottee est mauricienne.

Prisheela Mottee parle avec son cœur.

Prisheela Mottee écrit ce qu’elle ressent.

A propos de Infiniment à venir, Henri Meschonnic, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans Poésie, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Infiniment à venir, Henri Meschonnic, Arfuyen, février 2017, 88 pages, 11 €

 

Poésie de la grâce

Je connais Henri Meschonnic d’abord pour sa poésie. Ainsi, avec ce recueil posthume que publient les éditions Arfuyen, je découvre une partie de l’appareil critique de l’auteur et sa parole de penseur de la poésie. Et même dans l’intellection de sa poétique, on retrouve une voix frappante et personnelle. Car, on peut voir dans la poésie elle-même, le centre de sa pensée critique, notamment son travail très singulier de traducteur

vides de moi

vides de toi

un champ où se cultive

l’oubli

L’Être Urbain, Raymond Bozier

Ecrit par Germain Tramier , le Mardi, 14 Mars 2017. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, publie.net

L’Être Urbain, 73 pages, 4,99 € . Ecrivain(s): Raymond Bozier Edition: publie.net

 

Variations d’une musique cinétique

Dire la ville : être uniforme, immense et dépersonnalisé ? tirer de cette foule d’image et d’objet de quoi l’arracher à la fadeur ? battre l’uniformisation des comportements au fer glacé. Une évocation de l’urbain par la machinerie des mots.

 

Après son recueil Roseaux, qui portait le sous-titre Appréhension spatiale du contemporain, Raymond Bozier continue son exploration de l’espace quotidien, prolongeant son intérêt poétique urbain et ses décors artificiels.

Choses vues d’une ville en sédimentation