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La Une CED

Société à responsabilité limitée, par Sandrine Ferron-Veillard

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Lundi, 06 Novembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

« D’un côté, la réalité objective des rivières, des arbres et des lions ; de l’autre, la réalité imaginaire des dieux, des nations et des sociétés. Au fil du temps, la réalité imaginaire est devenue plus puissante, au point que de nos jours la survie même des rivières, des arbres et des lions dépend de la grâce des entités imaginaires comme le Dieu Tout-Puissant, les États-Unis et Google ».

Sapiens, Yuval Noah Harari, Albin Michel, 2015

 

Au plus célèbre des cyniques, le journaliste aurait recommandé ce cher Monsieur Piéchut-Dion.

Bon petit homme, rondelet et dégarni, petit, rond, dégarni et assurément très vilain. C’est à la question du journaliste « connaissez-vous un illustre cynique en politique ? » qu’Eugène Piéchut-Dion répondit le 3 mai 2014 : moi !

Du non-sens ! affirmer être un cynique revient déjà à ne plus l’être et ne pas y croire, encore davantage.

À propos de Le Film de l’impossible, Franck Smith, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 03 Novembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Le Film de l’impossible, Franck Smith, Plaine Page, septembre 2017, 56 pages, 10 €

 

Le projet littéraire du dernier livre de Franck Smith revient à une sorte de paradoxe salutaire lequel consiste à parler d’images, mais d’un répertoire d’images muettes. Il s’agit d’un livre certes, qui fait appel à la nudité que rend possible le langage. La poésie ne montre pas comme le cinéma, et pourtant ce livre est un récit cinématographique, qui permet de dire le cinéma avec autre chose que le cinéma, et qui revient à écrire de la poésie avec autre chose que de la poésie. Faire des images sans matière en poursuivant un but politique. Faire une œuvre de déconstruction. Pour être peut-être plus clair, il serait intéressant sans doute de se prêter à l’expérience de la théologie négative, et ainsi, qui sait ?, à une mystique du vide. C’est une solution à notre sens qui ouvre le chemin de ce livre assez simple en fin de compte si l’on accepte d’être conduit au milieu de nulle part.

Sur "le Poison" de Charles Jackson, par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 02 Novembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Le Poison, Charles Jackson, Belfond Vintage, septembre 2016, trad. américain Denise Nast, 384 pages, 17 €

 

Ah le putain de grand roman ! Ah la putain de baffe en travers de la tronche ! Ah le sentiment de s’être mangé un mur littéraire en plein !

Bon, d’accord, ça ne se fait pas de débuter une chronique littéraire de la sorte, ça ne se fait pas mais on s’en moque. Ce n’est pas tous les jours que remonte des oubliettes de l’histoire littéraire un chef-d’œuvre, et on pardonnera les écarts de langage : parfois, on a tout simplement envie de dire ce qu’on a ressenti en lisant un roman, pas d’en livrer une savante analyse – enfin, savante, disons-le vite, la modestie est de mise. Tâchons quand même d’écrire quelques lignes sur Le Poison (1944, The Lost Weekend, dans la version originale, titre plus énigmatique et plus exact quant à la durée narrative), premier roman de Charles Jackson (1903-1968), pour lequel son auteur est célébré dans le monde anglo-saxon.

(2) Poésie et chanson, stop aux a priori ! 100 pages pour remettre les pendules à l’heure, Matthias Vincenot, par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 02 Novembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Poésie et chanson, stop aux a priori ! 100 pages pour remettre les pendules à l’heure, Matthias Vincenot, Éd. Fortuna, mai 2017, 104 pages, 12 €

 

La réussite de ce nouveau livre de Matthias Vincenot – poète, Docteur ès lettres, Chevalier des Arts et Lettres et professeur aux Cours de Civilisation française de la Sorbonne, créateur du Festival DécOUVRIR de Concèze en Corrèze – réside dans sa force argumentative illustrée d’exemples concrets empruntés à notre patrimoine littéraire et à nos répertoires de la chanson. L’ensemble de son essai agréable d’accès bénéficie d’une clarté qui donne toute sa puissance et son évidence au plaidoyer ici proposé. Son actualité (il s’agit de « remettre les pendules à l’heure ») et son intelligibilité, d’une lisibilité attractive, ne gâchent rien à la pertinence de la thèse et au plaisir de cette lecture. Un peu comme si – peut-être malgré lui – Matthias Vincenot avait réussi pour son livre cette alchimie des ingrédients qui met en bouche et pour notre plaisir ce qui participe semblablement à la réussite d’un poème qui « nous » parle, au succès d’une chanson.

Impurs et lieux saints !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 31 Octobre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Que signifie le mot « impur » (al-nijss) dans le texte et dans l’imaginaire islamique, notamment chez les Ulémas de la charia et chez les fidèles religieusement formatés ?

Impur signifie le non-croyant. Impur c’est le chrétien, le juif et le laïc. Impur c’est tout simplement le non-musulman.

De ce fait, l’impur n’a pas le droit de mettre le pied sur le sol de La Mecque ou sur l’esplanade de la Kaaba.

Tout le monde a le droit de visiter les lieux saints du judaïsme. Nous avons vu des rois, des présidents, des chefs et des cheffes de gouvernement, des ministres, des écrivains, des artistes, des sportifs et des simples citoyens, femmes et hommes, toutes confessions confondues, en train de se recueillir devant le mur des lamentations, haut lieu saint pour les juifs. Rien de particulier !