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La Une CED

Michel Houellebecq, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 23 Janvier 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

ta tronche de zombie ferait bien débander

plus d’un large troupeau d’ânes dégingandés

mais ton verbe maudit crache tant de beautés

qu’on se laisserait même à demi tripoter

 

ô misère de l’homme en mâle de branlette

priant Schopenhauer en suçant sa houlette

sodomies surtaxées, tourisme textuel

sectes parachevées, concrétions sexuelles

Michéa L’inactuel. Une critique de la civilisation libérale, Emmanuel Roux, Mathias Roux, par Christophe Gueppe

Ecrit par Christophe Gueppe , le Lundi, 22 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Michéa L’inactuel. Une critique de la civilisation libérale, Emmanuel Roux, Mathias Roux, Ed. Le Bord de l’eau, novembre 2017, 196 pages, 16 €

 

 

Le livre d’Emmanuel et Mathias Roux, consacré à l’œuvre de Jean-Claude Michéa, pourrait s’intituler « qui est Michéa ? ». Il s’agit en effet de restituer la véritable teneur de son travail, surtout face aux critiques qui en sont faites et qui le défigurent, comme en témoigne le dernier chapitre qui est consacré à la réception de son œuvre. Car il existe deux versants indissociables à l’entreprise de Michéa : l’un, proprement philosophique, qui consiste à établir les fondements de la société libérale, sous son double aspect politique et économique. Les deux premiers chapitres du livre des frères Roux y sont consacrés. L’autre est plus d’ordre polémique, et il fait l’objet des deux chapitres suivants chez ses commentateurs. Il consiste à retrouver dans le temps présent, et dans l’actualité politique la plus récente, la confirmation de cette implantation libérale dans notre culture. En conclusion de l’ouvrage, nous trouvons en effet ces phrases, à propos de l’élection présidentielle de mai 2017 en France :

Driss Chraïbi, un esprit libre et libertaire, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Jeudi, 18 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Triste constat. En ce dixième anniversaire de la disparition de Driss Chraïbi, l’écrivain rebelle n’aura eu aucun hommage à la hauteur de son œuvre planétaire. Le Salon du Livre de Paris, où le Maroc était l’invité d’honneur, a été une belle opportunité historique, piteusement gâchée par l’incompétence des organisateurs. Quelques colloques universitaires, marqués par leur élitiste confidentialité, au lieu d’amender cette pensée vivante, de fertiliser ses possibles inexplorés, de la propulser dans son devenir fécondateur, l’ont fossilisée dans la nébulosité des sempiternelles casuistiques. L’irrécupérable intelligence bute toujours sur l’indigente fanfaronnade culturelle. Je m’attendais, dans son propre pays, à une célébration institutionnelle qui l’aurait définitivement consacré comme inamovible bannière des lettres marocaines, comme inextinguible chandelle pour les générations futures. J’escomptais une initiative audacieuse d’édition de ses œuvres complètes enrichissant pour toujours les bibliothèques référentielles. Ses livres régénérateurs de la langue matricielle et de la littérature diverselle demeurent largement méconnus dans leur argile première. S’estompent encore une fois dans l’ambiante équivocité les inaltérables lumières.

Le journal de MCDem (5), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 18 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Vendredi 24 novembre

La transformation de l’activité lectorale en expérience auditive, Guillaume Basquin, fondateur des Éditions Tinbad avec Christelle Mercier, en a signalé la mesure déterminante dans l’appréciation d’une écriture. La parole littéraire en général, la parole poétique en particulier, se donnent à entendre via le canal auriculaire et l’on imagine que tout lecteur doué de l’oreille dite absolue possède le sésame pour un plaisir inégalable. Ceci pour Quignard, ceci pour Basquin. Tous deux d’ailleurs aiment à écouter la musique baroque, dans laquelle les termes s’entrechoquent, où chaque note se révèle nécessaire, avenante. Sans doute y trouvent-ils cette tonicité, cette finesse spirituelle qu’une musique par ailleurs perçue comme plus remuante, comme plus dynamisante/grisante, n’apporte peut-être pas autant qu’elle, en réalité.

« Pour bien écrire, il faut avoir l’oreille musicale, savoir écouter et s’écouter chanter, même en silence », écrit Guillaume Basquin. « L’œil écoute » – l’expression claudélienne constitue davantage une évidence qu’une figure de style.

Triste Papou, Marie-Pierre Fiorentino

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 18 Janvier 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Récits

 

Est-ce mon imagination ou bien son regard parcourant la salle est-il réellement triste ? La projection du documentaire L’exploration inversée (2007) est terminée. Elle a été interrompue par un simulacre d’entracte, quelques minutes pendant lesquelles il a réitéré sa plaisanterie introductive. Il sait que nous, les Blancs, sommes toujours pressés ; alors il ne veut pas nous faire perdre trop de notre précieux temps. Ce sera une rencontre brève.

La rencontre est le thème de cette conférence à laquelle notre hiérarchie nous convie sur nos heures de travail. Nous voilà donc 150 environ, pour le rencontrer lui, le Papou.

Comment l’appeler autrement, en mon for intérieur, quand son nom a été prononcé trop vite pour mes oreilles inaccoutumées à sa langue ? Le soir, je le chercherai pour l’écrire sans l’estropier : Mundiya Kepanga.