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La Une CED

Mohammed Khaïr-Eddine, le poète médusé, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Vendredi, 09 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Mohammed Khaïr-Eddine, foudroyé par la camarde en pleine force de l’âge, traverse la littérature comme une étoile filante, emportant, dans son auto-consumation flamboyante, ses révoltes épidermiques, ses transgressions pathologiques, ses arborescences stylistiques. L’éternel adolescent atrabilaire taille très tôt, à coups de néologismes ravageurs, sa statue d’enfant terrible, cuirassé dans la carapace d’arthropode, cerné d’indomptables antipodes, halluciné de tragiques apodes. De métamorphose en métempsychose, l’ombre de Kafka veille sur son écritoire. La nausée s’éclabousse en échappatoire. Entre verve accusatoire et sentence abrogatoire, la stance, infusée d’oralité prosaïque, multiplie semonces et réquisitoires. Les rafales de mots, dissociés de leur structure sémique, médusent la critique. Le sens s’engloutit dans la bétoire anaphorique. La plume injecte sa glaire polychrome dans l’incandescente blessure butinée par des abeilles sauvages. La cruauté se constelle dans l’entrechoc des syntagmes. Les paradoxes s’étouffent dans le diaphragme. L’indéfinissable souffrance se dénaturalise dans la vocalise. Les sinuosités significatives s’entremêlent jusqu’à l’électrocution libératrice. Une écriture parodique, taraudée par l’oubli, allergique aux prérogatives établies, destructrice des paradigmes prosodiques. L’insubordination systématique s’idéalise.

La culture du lit !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Jeudi, 08 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« La culture du lit » est une réflexion sur la philosophie du désir, d’amour, sur le charnel et sur l’intimité conjugale et amicale. Le rapport entre le lit et la création. Pas n’importe quel lit !

Le lit parle. Hurle. Raconte. Complote. Il n’y a pas plus vaste qu’un lit d’amoureux ! Le lit du plaisir est plus vaste que la planète ! plus ardent qu’une galaxie !

Le lit est un espace culturel. Mythique et corporel. Il est, par excellence, cette géographie magique sur laquelle naissent les beaux rêves, coulent les eaux roses des songes. Sur laquelle naissent les enfants. Sur laquelle naissent les beaux projets de la vie et les belles illusions, aussi.

On passe plus d’un quart de notre vie sur le lit, au lit !

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, par Sylvie Ferrando

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens, Côté écrans

 

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, site internet dédié au cinéma indépendant et présenté à la presse le 18 janvier 2018 au cinéma Le Majestic Passy à Paris

 

1/ Comment vous est venue l’idée de créer ce site ? Etait-ce pour faire de la concurrence à Allociné ? Pour concevoir un site plus complet, une véritable base de données cinématographiques ? Pour lancer un travail d’équipe ?

 

En fait, je dis toujours en introduction que je suis parti du constat suivant : je déteste me trouver tout seul dans une salle obscure. Je suis cinéphile et je trouve dommage que certains films que je trouve intéressants, voire géniaux, ne rencontrent pas leur public. J’étais prof de lettres et à la mort de mon père en 2010 j’ai décidé de reprendre la compagnie de production Eric Rohmer, que mon père avait créée, et j’ai passé un master de production cinématographique.

Ophélie, par Hans Limon (hommage à A. R.)

Ecrit par Hans Limon , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

tu flottes comme un nymphéa sur les eaux vertes

Ophélie sacrifiée, sœur aimée de Laërte

les rois du Danemark ont noyé tes versets

de leurs nappes de sang largement déversées

 

« m’aime-t-il ? est-il fou ? que cherche-t-il au fond

de mes vierges pensées ? dans mes plus noirs tréfonds

son nom béni pénètre et m’obsède et me guette

et mon corps alourdi soupire encore : Hamlet !

Les concepts ne meurent pas, eux ! Un hommage posthume à Antoine Culioli, par Line Audin

Ecrit par Line Audin , le Mardi, 06 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

 

Presque un demi-siècle après mai 68, le 9 février 2018, le professeur Antoine Culioli tire sa révérence. Il laisse derrière lui un modèle théorique révolutionnaire pour appréhender le langage à travers les langues naturelles, un modèle complexe, qui résiste à toute approche superficielle ou rapide. Celles et ceux qui se sont accroché(e)s, notamment des didacticien(ne)s et des enseignant(e)s de langue, n’ont pas regretté leurs efforts. J’en fais partie. Etudiante en anglais, puis enseignante en collège difficile, j’ai cherché à comprendre l’essence de sa théorie, convaincue que j’y trouverais des clés pour aider mes élèves à saisir les relations complexes entre langue et réalité. Au bout de cinquante ans, je crois y être arrivée avec le « ARB », un outil directement conçu à partir de concepts empruntés à sa théorie des opérations énonciatives.