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La Une CED

À propos de Un monde de rosée, René Le Corre, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 31 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Un monde de rosée, René Le Corre, Monde en poésie, éditions 2017, 130 pages, 12 €

 

Poésie et temps


Il y a je crois deux voies d’accès au recueil de René Le Corre, en jouant sur la polysémie du mot temps. En effet, le poète prête attention au temps historique, social, politique, du monde d’aujourd’hui, ainsi qu’au temps qui passe, temps philosophique, temps théologique, temps de la vie. J’ai été pour ma part très intéressé par la deuxième acception du terme, et particulièrement par l’aspect de cette poésie qui relate la vie d’un poète vieux – sachant que je trouve assez juste cette réflexion que me faisait un ami peintre qui me confiait que la peinture est un métier de vieux, idée que j’étends ici à la poésie. Oui, la poésie est un métier, une école intérieure, où le poète avec l’âge raréfie ses images, quintessencie son vocabulaire afin d’améliorer la force du discours.

TEMPUS FUGIT / TEMPUS SURGIT, Par Eric Poindron

Ecrit par Eric Poindron , le Mardi, 30 Janvier 2018. , dans La Une CED, Ecriture

Pour Marc Alyn, Rémois, Voyant, Phrère Nyctalope
& Pierre Michon, Vivant Minuscule

« S’il faut que l’esprit se dérange absolument pour nous mettre en communication avec un autre monde, il est clair que jamais les fous ne pourront prouver aux sages qu’ils sont au moins des aveugles. »


Gérard de Nerval à son ami Victor Loubens.

Le rendez-vous était pris / A la société plus discrète que secrète dite du « ténébreux mélancolique » /A l’angle mort de la tour Saint-Jacques

La nuit semblait faire des bonds de chats / des constellations grimaçantes / des cabrioles d’infortune

A l’image de ce fantôme en habit qui, la porte sourde une fois entrebâillée salua avec assurance l’incrédule le nouvel égaré avant de déclarer :

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MMMM de Jean-Philippe Toussaint, par Pierrette Epsztein

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mardi, 30 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Spectacle présenté au Théâtre du Rond-Point en octobre 2017

 

C’est sur la recommandation d’un ami, découvreur passionné de littérature contemporaine, qu’il y a plusieurs années maintenant, j’ai suivi, avec délice, dans l’ordre de leur publication aux Éditions de Minuit, les quatre volumes qui composent la tétralogie des Marie que Jean-Philippe Toussaint a passé plus de dix ans à écrire. Dans la foulée, je me suis également empressée de lire et de décrypter L’urgence et la patience, paru en 2012. Cela m’a permis de mieux explorer les motivations qui déterminent la quête d’écrivain de l’auteur.

Débutée avec Faire l’amour, hiver, paru en 2002, cette tétralogie suit, au fil des saisons, les amours complexes du narrateur avec Marie. Suivront Fuir, été (Prix Médicis en 2005), La Vérité sur Marie, printemps-été (Prix Décembre en 2009) puis Nue, automne-hiver (2013). L’auteur a décidé en 2017 d’en faire une transposition scénique qui se jouera durant trois soirs au Théâtre du Rond-Point après que ce travail ait été présenté en province.

Yasmina Chellali, Etoile du Sud de la haute couture, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Lundi, 29 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Il est des astres de l’art comme l’étoile du berger, luminosités imperturbables dans les nuées évanescentes, qui traversent les remous de l’histoire sans jamais quitter leur orbite. Ainsi en-est-il de Yasmina Chellali. Le regard de velours de la doyenne du stylisme cache un caractère de fer, rescapé de tous les enfers. L’élégante silhouette dissimule, sous savante modicité, les magnificences du passé et les secrètes meurtrissures. Qu’importent les souvenances inaltérables, les célébrations mémorables, les blessures incurables, son âme et son esprit n’ont d’autre confidente que la muse inséparable. L’art est son indissociable berceau, l’œuvre en gestation son thaumaturgique sceau.

Les conversations avec Yasmina, curiosité vive à l’affût de l’actualité brûlante, se focalisent invariablement sur les thématiques artistiques. L’art pour toujours est sa raison totale et sa respiration vitale. Cette sensibilité toujours en éveil éclaire, comme une torche immuable, son vécu d’une étonnante cohérence. Elle vit la créativité comme une énergie intérieure, indéfinissable, imparable, indomptable, une grâce donnée à la naissance comme un impératif d’existence. Sa maîtrise technique s’improvise des inventivités imprévisibles quand Phébus indique des chemins insoupçonnables, quand l’imaginaire en branle déborde les territoires. L’artiste, explorateur émotif de l’invisible, guetteur intuitif de l’impondérable, sans d’autre sémaphore que ses illuminations pulsatives, n’est-il pas un véhicule de visions qui le dépassent ?

Ecoute-moi mon fils…, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 29 Janvier 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

En cette heure solennelle de l’aurore bienfaitrice, ouvre bien tes oreilles hermétiques à la grâce de l’Amour et à beauté de la vie ! Ferme tes yeux qui s’écarquillent de stupeur devant le spectacle de la mort qui s’impose à nous avant même le lever du rideau de la tragédie humaine ! A l’heure où je te parle, des êtres sans tendresse, ni amour, regagnent les rives solitaires, de l’autre côté de nos vies orphelines ! Sois attentif à ma parole, cette herbe folle et clairvoyante qui raconte la légende heureuse des esprits libres et rebelles !

Ta naissance ?

Ah, ce jour béni par les astres flamboyants neufs ! Cette nuit-là, belle et magique, la lune noire avait été vaincue par les éclairs imprégnés par la couleur bleutée des feux follets. Aux confins de l’univers, les étoiles folâtres s’acoquinèrent avec le ciel bleui par les meurtrissures divines. Cette nuit de l’Amour, des oiseaux blanc-pureté, envoyés en éclaireurs, entonnèrent l’hymne de la « Joie Retrouvée » ; puis ils disparurent dans le mystère de l’obscurité lucide. Aussitôt ! Les notes de musique de ce chant aux sonorités allègres subjuguèrent nos sentiments bruts. Béatitude ! La vie frémissante de Beauté encore fragile re-naquit !